(Ecrit sur le fil "Accueillir un ressenti désagréable" du forum de Linecoaching).
24/04/14
J'ai eu énormément de mal à revenir
au présent par petites touches. Et puis finalement, ça a marché
quand je me suis dit que je n'avais pas à y revenir
pour-de-bon-entièrement-pour-toujours. Juste y revenir comme ça,
clac : quand j'y pense essayer de le faire. C'est ce truc, essayer de
faire au mieux, qui me coinçait. Faire au mieux et voir que mon
mieux, c'était juste ça, c'était dévalorisant. Du coup, j'ai opté
pour "faire".
Et au final, ça ne marche pas si mal. Je n'ai pas la plénitude
du contact du présent d'il y a quelques semaines, mais j'entre dans
un jean que je ne pouvais pas mettre quand j'ai découvert cette
plénitude, alors que ça fait une bonne semaine que mon repas de
midi, c'est biscuits et chocolat, que je n'attends pas toujours
complètement la bonne faim pour remanger, que je dépasse ma satiété
à tous les repas et que j'ai toujours mon EME du soir. Donc je ne
dois pas être si loin de mes sensations alimentaires.
La différence, c'est qu'avant, j'aurais mis entre parenthèse
toute contrainte alimentaire en attendant la fin de ce moment
d'attente. Maintenant, je n'ai pas de contrainte alimentaire, sauf
celle de ne pas avoir mal au ventre, contrainte purement interne.
Avant, j'aurais liquidé les paquets de biscuits en une journée. Là,
j'en fais la semaine (en partageant avec mon mari - d'après lui, la
communauté de biens s'étend aux cigarettes russes...). Avant,
j'aurais emmené mes biscuits et mon chocolat EN PLUS de mon
pique-nique de midi. Maintenant, non. Tant pis pour le scorbut. J'ai
beau regarder les oranges, elles ne me font pas envie (à la limite,
confites et plongées dans un bain de chocolat...)
Je ne suis pas spécialement satisfaite de ce que je fais en ce
moment. Mais clairement, j'ingère nettement moins de calories que
quand je traversais ce genre de période avant LC : je n'ai plus peur
de ne pas manger de légumes pendant une semaine (du coup, j'en mange
quand même, un peu par-ci par-là, très peu), je n'ai plus peur de
partir avec dans mon pique-nique deux biscuits et un morceau de Toblerone, parce que je sais qu'ils seront très rassasiants (et
effectivement ! le soir, ma faim arrive tard !). Je prends maintenant plus souvent
conscience de mes EME pour ce qu'elles sont : des EME, pas des ordres
de manger (et du coup, je ne mange pas, sauf en fin de repas.
Entre les repas, je préfère préserver ma faim fragile).
J'ai un peu lâché prise sur la date du déménagement. Mon mari
s'est démené pour que ça ait lieu pendant nos vacances de printemps. Mais si quelque chose
coince, ça sera repoussé à après. On aura fait ce qu'on pouvait.
En attendant, j'essaie de vivre ce moment d'attente. Je regarde
les pièces où on vit maintenant, pour encore quelques semaines.
J'ai hâte de quitter cet appart, mais il y a de bons souvenirs, des
moments-clefs de notre vie de couple. Je me dis que je peux vivre
cette transition. Que la vie ne commencera pas dans notre nouvelle
maison (genre je vais devenir Caroline Ingalls, cuire mon pain et
méditer en écoutant le bruissement du vent dans les arbres et sur
les épis de je ne sais quoi qui est planté dans les champs en
face).
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