27/04/14
Les articles qui vont suivre sont reliés, de près ou de loin, à un gros moment difficile qu'on a traversé, mon mari et moi, au sujet de la construction de notre maison, et qui a eu de sacrées répercussions dans mon avancée sur Linecoaching. Ca m'a nettement abattue, mais j'ai fait des progrès énormes. A la base, ça n'est pas si grave : une histoire de carrelage. Mais ça nous a paru une montagne !
On avait demandé à mon beau-frère de venir carreler notre maison. Mais il montait sa boîte, et soudain les commandes se sont mises à affluer. Donc on lui a dit de s'occuper de son travail, et qu'on se débrouillait. Ca nous a mis dans le flou : comment faire pour le carrelage ? Un ami qui était chez nous à ce moment-là nous a dit qu'entre lui, mes frères et nous, on devrait bien réussir à s'en sortir. On avait bien dit dès le départ qu'on voulait se charger du moins de travaux possible, parce qu'on n'est pas doués pour ça, et qu'on n'aime pas. Mais là, on s'est retrouvé pris dans la tourmente, à commencer à organiser des week-ends de corvée, et à devoir tout replanifier : si notre ami carrèle d'une main, il ne peut pas installer la douche et le meuble de salle de bains de l'autre main pendant qu'il fait les placards avec la troisième main. Du coup, la date du déménagement était largement repoussée, et notre emploi du temps méga chargé, bourré de trucs qu'on déteste faire.
Là, on a craqué, on a dit STOP ! On est revenus à nous, à nos basiques, à ce qu'on souhaitait : ne pas travailler nous-mêmes à la maison. Donc on a cherché et trouvé un carreleur. Au final, le constructeur a pris du retard, donc on a dû repousser la date du déménagement (sinon, aujourd'hui, je me serais réveillée dans ma maison pour la première fois !). Mais au moins, on n'a pas passé un mois à s'épuiser à carreler en épuisant au passage nos amis et notre famille. Ca a été vraiment une période difficile. Je commence juste à m'en remettre. Il y avait des pressions négatives (c'était pour nous aider, mais c'était négatif : on ne voulait pas d'aide pour le carrelage. On ne voulait simplement pas s'occuper du carrelage), des interrogations, c'était vraiment un moment dur, le plus dur depuis mon début de Linecoaching. Et ça a duré un mois ! Pas la panique proprement dite, mais les effets secondaires de la panique (dévastation, épuisement moral et physique, déprime).
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25/03/14
En ce moment, j'apprends à accueillir la panique. C'est le
premier moment comme ça que je vis depuis le début de LC. Un moment
où tout semble aller mal, et tout doit aller vite. Ce sont des
problèmes liés à la construction de ma future maison.
Premier soir de panique dimanche : j'avais devancé l'EME en me
faisant un repas brioche-chocolat chaud en guise de repas, à un
moment où j'avais une bonne faim. Pour la première fois depuis des
mois, je ne me suis pas arrêtée avant d'avoir trop mangé
(sensation dans le ventre, la brioche n'avait plus de goût depuis
belle lurette, et pour le chocolat, je n'avais plus que la sensation
de chaleur). Ensuite, je me suis installée pour tricoter devant un
dvd, mais je n'arrivais pas à me fixer dessus. Je l'ai arrêté,
j'ai pris ma tablette, direction la chambre pour dix minutes de
pleine conscience centrée sur les pensées, puis 10 autres de la
première séance, puis 3 minutes. Là, j'ai eu l'impression que la
panique était toujours là, mais que ces crocs étaient limés. J'ai
eu le ventre inconfortable toute la soirée, et j'ai mis du temps à
m'endormir, trop de secousse, mon cerveau était comme traumatisé
par l'attaque de panique, il n'arrivait plus à percevoir la fatigue,
je ne la sentais plus dans le corps (alors que justement, j'avais
progressé sur cette sensation). Le point positif non négligeable,
c'est que je n'ai pas remangé lors de mon EME habituelle du soir. Je
ne suis même pas sûre de l'avoir eue, j'étais passé de la panique
à la dévastation sereine.
Deuxième soir de panique lundi : cette fois, pas question d'avoir
mal au ventre. Par contre, impossible de me fixer sur mes sensations
gustatives. Pas le temps non plus pour une RPC : j'avais dû prendre
plein de temps pour tenter de régler des problèmes insolubles, puis
pour désespérer, et quand ça a été fini, j'avais trop faim pour
attendre. Là, j'ai utilisé le fractionnement, pour me servir
les portions qui d'habitude me suffisent. J'ai mangé un carré de
chocolat, mais je n'ai pas réussi à le déguster comme d'habitude.
Mes sensations gustatives sont comme engourdies. EME du soir
classique, j'ai choisi de céder. J'ai dormi plus rapidement.
Ce soir, ça va un peu mieux, on entrevoit des solutions
potentielles. Je ne sais pas si tout se passera comme souhaité, mais
en tous cas, il y a de fortes chances que ça se passe. Mais mes
sensations gustatives sont toujours amoindries, je me fie au
fractionnement. Toujours pas de RPC, pour le moment, mais là,
j'aurais le temps. C'est un choix, motivé un peu par la crainte de
me replonger dans les pensées, un peu par flemme et un peu par désir
d'observation. J'essaie de revenir sur moi sans l'audio, pour voir
comment ça fonctionne quand je suis en sortie de crise intérieure.
C'est un peu un test : est-ce que la RPC est assez intégrée à mes
nouveaux acquis pour que j'y revienne formellement comme un instinct,
ou est-ce que je devrais faire appel à un peu de discipline (relever
un défi, par exemple) pour y revenir formellement ? (Je n'en suis
pas encore au stade de pouvoir me passer de RPC formelle durablement
!)
Les points très positifs de cette expérience (dont je me serais
volontiers passée, mais qui du coup, m'apprend énormément) :
- j'ai repris une piqûre de rappel de ce qu'est une sensation
alimentaire très inconfortable (avoir trop mangé), et ça m'a paru
plus désagréable que la panique, ce qui m'a ôté pour le moment
l'envie de recouvrir une grosse émotion par de la nourriture. Il en
faut trop. J'ai bien entendu les appels de mon corps, cette fois. Il
y a quelques mois, je ne l'entendais pas du tout. J'ai déjà bien
plus mangé que ça, vraiment bien plus, et sans entendre de
protestation vive. J'ai même eu bien plus mal au ventre que ça, et
ça ne m'a jamais autant été désagréable. Je l'ai vraiment vu
comme une marque d'irrespect, pas seulement une sensation physique.
Un truc à ne plus me refaire (sans pour autant me fustiger, parce
que c'est quand même agréable de sentir que mon corps pose
certaines limites, et que je les accueille avec attention et respect)
- j'ai eu le réflexe RPC le premier soir (le pire de ce moment de
panique). Ca m'a fait un bien fou de voir que ce que la nourriture ne
pouvait plus recouvrir, la RPC m'aide à lui faire une place.
- j'ai pris de presque vraies pauses à midi, au boulot, au lieu
de manger en continuant à travailler. Pas sans distraction, mais
sans travail. Ca ne m'arrive jamais (le travail que je ne fais pas à
midi, je l'ai à faire le soir, en pleine redescente d'énergie),
sauf quand j'avais un exercice spécifique à faire pour le parcours
alimentaire.
- j'ai vu un effet d'une trop grande émotion : les sensations
gustatives sont moins puissantes. J'étais trop à l'ouest pour
pouvoir envisager de me réconforter avec de la nourriture pour de
vrai (avec une vraie concentration sur les sensations, tout ça tout
ça). Je ne sais pas si ça aurait été possible.
- j'ai posé des limites à mon entourage, qui, en voulant
m'aider, n'a fait qu'ajouter involontairement à ma panique. Le
problème, c'est que comme je suis débutante dans le dépôt de
limites, je le fais de manière brouillonne, parce que je découvre
mes limites, et que je découvre que je peux les poser. Comme mon
entourage ne comprend absolument pas en quoi cette histoire me
panique, parce que eux, ça ne les paniquerait pas, je dois compter
sur leur acceptation de mon caractère, de ma personnalité. C'est
assez rare pour moi : en bonne hyperempathique, j'évite de faire
peser mon individualité aux autres. Ce que j'aime chez eux, c'est
leur différence par rapport à moi. Je n'ai jamais trop pris le
risque de les laisser aimer mes différences par rapport à eux, au
cas où justement, ils n'aimeraient pas.
- j'ai fait confiance à mon mari, au lieu de le voir comme un
prolongement de moi (genre : si je ne sais pas comment sortir de là,
il ne saura pas non plus). Au final, lui, il a trouvé l'énergie que
je n'avais pas pour se démener, régler les problèmes réglables et
trouver des solutions potentielles. On a vu au passage qu'on avait la
même manière d'envisager les choses, même en mode panique, qu'on
paniquait pour les mêmes choses. Qu'on n'était pas seul, on était
deux. Y a eu des fois où c'est moi qui ai eu cette énergie. Je ne
sais pas pourquoi je n'envisageais pas que si moi, je ne l'avais pas,
lui pouvait quand même l'avoir. Une vision trop fusionnelle de notre
couple ? Ou la crainte de trop reposer sur quelqu'un, même lui ?
Tout cet épisode m'a un peu désespérée : un écueil, et paf,
tout va à vau l'eau. Ca m'a un peu inquiétée. Mais ce soir,
j'arrive à voir que tout ne va pas tant à vau l'eau que ça. Je ne
sais pas combien de temps j'aurais pu tenir en mode panique aiguë en
me raccrochant à quelques acquis, mais j'ai au moins tenu deux
jours, c'est toujours ça de pris. Je n'ai pas non plus eu
l'impression d'être au régime. Au contraire, j'ai eu l'impression
d'avoir des outils, et des outils de remplacement des outils abîmés
(le fractionnement pour remplacer les sensations alimentaires
amoindries). En période régime, soit j'aurais craqué pour de bon
et arrêté le régime, soit la restriction aurait été ma prise de
contrôle sur la panique, ça m'aurait aidée à serrer les dents
pour me battre contre l'envahissement des émotions. Et après la
crise, j'aurais craqué.
Enfin, je ne sais pas si je pourrais un jour accueillir simplement
la panique. Peut-être aussi que la panique, ça n'est pas une
émotion ? Que ça cache plusieurs autres émotions (la peur d'avoir
fait une erreur, de n'être pas à la hauteur, le sentiment d'échec,
d'être moins douée que les autres, de révolte, de désir d'être
acceptée comme je suis sans réussir à me montrer complètement
comme je suis, la crainte de dépendre d'éléments extérieurs, et
d'autres encore) auxquelles je ne prêtais pas attention et qui
n'attendaient qu'un caillou sur le chemin pour exploser. Peut-être
que quand ça va se décanter, je pourrai identifier d'autres
émotions plus faciles à accueillir que la panique.
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2 commentaires:
Je devrais faire lire cela à ma fille (celle qui a eu l'Agreg...) car lundi dernier cela a été panique sur toute la ligne....
Les résultats ne devaient "tomber" que mardi.... rappel elle a passé les oraux les mercredi et jeudi précédents...
Bref elle regarde son portable lundi toutes les 1/2 heures puis tous les 1/4 d'heure; les résultats dans d'autres matières étant "tombés" 24 h à l'avance également....
Bref les siens tombent à 14h 30; on était en voiture à Caen ( cette rue de Caen me restera gravée en mémoire c'est sûr...)
Explosion de joie, pleurs pour elle, émotions pour son compagnon et moi.... elle téléphone de suite à son père....
Puis à tous et toutes...
Elle verra ses notes sur Internet une fois arrivée chez nous
Mais ce que je voulais dire c'est que la nuit suivante; elle a vomi une bonne partie de cette nuit là...
Bon le médecin a dit que c'était une gastro; mais la mère que je suis, sait (elle elle aussi) que ce n'était pas qu'une gastro....
Depuis toujours petite dès qu'elle a des projets forts ( comme des voyages) elle a toujours vomi...
Ventre notre deuxième cerveau surtout chez elle et moi....
Quoique mon mari n'est pas triste de ce côté là non plus (lui c'est plutôt sur le coeur que cela se manifeste... plus délicat)
Que de tensions pour elle en moins d' une semaine (pour info les oraux étaient à Bordeaux)
Bref on a tous eu plus ou moins mal au ventre ( et là en écrivant je ressens peu à peu les mêmes sensations au ventre, comme quoi...)
Elle a beaucoup pleuré aussi après de fatigue je pense: première semaine de vacances scolaires pour elle aux oraux, deuxième semaine malade en partie.... mais bon cela valait la peine.
Elle a déjà d'autres projets comme un master et thèse (j'ai bien compris que pour elle l'Education Nationale n'était qu'un passage...)
Donc lire "accueillir la panique" vient à point... merci Pattie
Côté maison ( de vacances) chez nous: projet de faire les peintures; mais la cheminée semble de près mal en point ( le peintre a vu des traces de suie au mur), venue d'un maçon -> conseil de tout casser pour voir si le conduit intérieur n'est pas fendu donc dangereux pour notre maison en grande partie en bois... et suggestion de mettre un poële....
Ce ne sont plus "juste" des travaux de peinture...
Mais sur ce coup-là je suis cool....
La pauvre ! Elle va devoir apprendre à accueillir le stress, avec un master et une thèse !
Je suis ravie d'avoir terminé mes études ! (Ca me dirait bien de prendre des cours, si j'habitais près d'une fac, mais pas les examens ! Juste des cours)
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