lundi 2 décembre 2013

Nommer pour percevoir une sensation

27/11
 Suite de mon compte-rendu sur Linecoaching.
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27/11
16h

Quatrième jour d'expérience (la faim a été longue à venir, j'ai attendu jusqu'à 15h).
J'ai choisi des rochers Suchard, des noirs. Je les ai gardés pour la fin, parce que c'est un aliment que j'aime vraiment vraiment beaucoup. J'aime le praliné et j'aime le chocolat noir, et l'alliance des deux, c'est le bonheur !

Au passage, ça m'a permis de réussir à garder cet aliment dans mon placard pendant une semaine et demie, ce qui n'est pas habituel, pour moi, concernant un aliment calorique délicieux dont je ne suis pas encore rassasiée. (J'ai une mini-boîte de crème de marrons, depuis les premières semaines du programme, donc presque trois mois, mais j'ai eu le temps de m'en rassasier, ça n'est pas pareil).

J'ai préparé 215g (il manque deux rochers sur les sept : mon mari n'a pas eu ma patience, pour une fois que c'est lui et pas moi !). J'en ai mangé 20g. Un rocher doit faire dans les 30g.

J'ai commencé par une grosse bouchée, parce que j'adore les grosses bouchées. Ceci dit, mes grosses bouchées de maintenant ne sont plus si grosses, depuis que j'ai découvert la dégustation. Une bouchée aussi grosse qu'avant m'empêche de bien faire tourner l'aliment dans ma bouche, donc je me suis aperçue il y a peu que mes bouchées s'étaient adaptées.

Ensuite, j'en ai pris un peu moins.

Et puis encore un peu, et là, stop : le goût avait changé.

Là, j'ai eu une petite EME, mais j'y ai facilement résisté : je suis tranquille, chez moi, aucune pression, l'exercice m'ordonne de remanger du même aliment quand j'aurai à nouveau faim, et il me reste 6 rochers et un tiers.

Une minute après, le temps de remplir le compte-rendu, le goût restant dans la bouche était devenu presque désagréable, limite écoeurant. Si j'avais eu ce goût en bouche au moment de cocher la case, j'aurais hésité entre « lassitude agréable » et « dégoût ».

Le changement de goût, c'est comme un feu orange sur la route : « Attention ». Mais le changement de la sensation laissée par le goût (la longueur en bouche, peut-être ?) c'était comme la pression de la ceinture de sécurité, du genre « Ouf, il était moins une, ça a failli être trop tard ! » Je ne l'avais jamais senti, ou du moins jamais identifié, et surtout pas si rapidement après la dernière bouchée. Les autres fois, je crois qu'il venait, mais plus tard. Pas dans la bouche, mais dans l'estomac. Lors de l'expérience avec les 100g d'aliments, il venait environ un quart d'heure après. Avant, il me fallait venir à bout de l'EME pour percevoir la sensation. Et pas dans la bouche, dans l'estomac. Avec cette expérience-ci, il vient au bout de 5-10 minutes. Aujourd'hui, il est venu presque tout de suite après, comme un presque écoeurement au fond de la gorge.

Je venais de lire le message d'une Linecoachée qui raconte que pour son fils, les aliments deviennent vite « dégueu », et je m'étais posée la question. Pour moi, ils deviennent moins bons, mais pas mauvais. Peut-être que ce sont les mots de l'enfant qui m'ont permis de repérer cette sensation, de la nommer. Ce n'est pas facile de repérer une sensation quand on ne sait pas la nommer. C'est comme si ça n'existait pas, ce qu'on ne peut pas nommer.

Ce qu'Izabelle écrit souvent, sur la nécessité de nommer, prend une autre résonance, maintenant. J'étais bien convaincue qu'elle avait raison, mais juste « intellectuellement » convaincue. Là, je viens de l'expérimenter : nommer une sensation permet de la repérer. Je pense que je vais relire le passage du livre du docteur Apfeldorfer (« Mangez en paix »), où il donne du vocabulaire pour nommer les émotions. J'avais corné la page, pour y revenir plus tard, je pressentais que ça aurait de l'importance, mais là, ça n'était qu'un amas de mots.

Du coup, je me dis que si ma troisième bouchée avait été partagée en deux, je n'aurais pas pris la deuxième moitié. Je pense que je vais y réfléchir, à ça : garder ma première bouchée comme je l'aime. Et fractionner les autres. Peut-être qu'un jour, je l'essaierai - mais d'abord, j'y réfléchis, j'apprivoise l'idée. Déjà, avec Linecoaching, j'ai instinctivement changé la taille de ma première bouchée, pour maximiser le plaisir. C'est déjà pas mal.

En tous cas, c'est amusant de recevoir une leçon de vocabulaire des sensations par un enfant de 10 ans !

dimanche 1 décembre 2013

Les aliments deviennent moins bons

27/11
Suite de mes compte-rendus sur Linecoaching. Une Linecoachée disait que c'était un exercice difficile pour elle. Je lui ai demandé pourquoi, et ce que j'avais trouvé difficile pour moi.


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25/11

Pour moi, c'est la faim : avec ce que je peux manger avant le rassasiement gustatif, j'ai faim à un moment que je ne peux pas du tout prévoir (ça n'est pas du tout comme pour les repas, où je peux à peu près prévoir, à une heure près - en me trompant parfois). La faim ne se manifeste pas du tout de la même manière non plus, elle est bien plus désagréable (elle revient un peu plus sourde, presque imperceptible, elle est un peu douloureuse, et elle passe très vite à la grande faim sans que j'aie pu identifier la faim moyenne). Ma solution, ça a été de choisir des jours où je suis chez moi.

Il y a aussi la crainte de ne pas réussir à lâcher l'aliment, mais comme j'ai décidé d'explorer le rassasiement gustatif, et que les découvertes m'enthousiasment, ça m'aide. Et le fait de pouvoir en remanger à la collation, aussi.

Et puis ce qui est un peu désagréable, ce sont les découvertes "négatives" : certains des aliments qui me plaisaient avant ne me plaisent plus. Ou plus trop. J'ai l'impression de m'être illusionnée sur ces aliments. Si je ne m'étais pas retenue si longtemps d'en manger, je ne les aurais pas mythifiés. Mais peut-être que si. Je ne savais pas les manger. Je ne connaissais pas l'histoire de l'image mentale que notre cerveau projette, quand on n'est pas concentré sur l'aliment, et qui correspond en fait aux toutes premières bouchées, au moment où l'aliment est délicieux. Cette image mentale ne résiste pas à la pleine conscience. Mais pour le percevoir, il faut apprendre à manger. En fait, Linecoaching m'apprend à manger comme une adulte.

Mais dans l'ensemble, je m'amuse. Je mets mon assiette sur la balance alimentaire, l'aliment dedans (oui, bon, en principe, les adultes ne font pas ça...). Ca m'amuse aussi de remplir la quantité d'aliment que je prépare, dans le compte-rendu. Vu que ce sont des aliments tout prêts, ça donne "400g", pour la pâte spéculoos, "500g" pour les M&M's, "200g" pour le Napolitain (parce que c'est le poids de ce qu'il y a dans le sachet fraîcheur). Ca m'amuse de pouvoir me plonger dans autant d'aliment gras et sucré, en sachant qu'au bout de quelques grammes, ils n'auront plus de goût. C'est la découverte la plus importante pour moi, pour le moment : si on y prête attention, les aliments ne sont pas bons pour toujours à chaque instant. Ils ne sont bons que quand le corps en a besoin. Ou juste avant qu'il voie qu'il n'en a pas besoin (un demi-carré de chocolat peut-être à tomber, et le demi-carré suivant être fade. Un jour, j'essaierai peut-être le quart de carré, pour voir - mais pas encore, hein, je suis une régimeuse convalescente !)

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27/11
Aujourd'hui, en lisant les autres fils du forum consacrés au rassasiement spécifique, j'ai lu ce qu'en dit le fils d'une Linecoachée. Je ne copi-colle pas, parce que c'est dans la partie réservée aux abonnés, et certains ne souhaitent pas poster dans la partie publique.

En gros, elle a discuté avec son fils de 10 ans du comportement alimentaire qu'elle avait observé chez lui : il mange très peu de chaque aliment, et il mange beaucoup d'aliments différents lors d'un repas, quitte à aller en chercher d'autres au frigo s'il n'y en a pas sur la table, ce qui agaçait un peu sa mère. Il a répondu "C'est pas de ma faute, ça devient mauvais". Donc en clair, cet enfant connaît et respecte en lui un truc que je viens juste de découvrir et que je n'arrive pas encore à respecter tout à fait : le rassasiement spécifique. Et du coup, il doit manger beaucoup d'aliments différents pour satisfaire sa faim sans sacrifier son plaisir (sachant que le plaisir, c'est quand on apporte ce dont il a besoin au corps, c'est très important de ne pas sacrifier le plaisir alimentaire). Je suppose que quand il est invité, vu son âge, il sait se contenter de ce qu'on met dans son assiette, sans aller fouiller le frigo de ses hôtes ! Un vrai mangeur régulé, civilisé et tout et tout ! La chance qu'il a !

Je n'ai jamais pensé que le fameux proverbe "La vérité sort de la bouche des enfants" était vrai. Les enfants mentent comme les adultes, et même parfois plus : les adultes peuvent identifier les moments où il vaut mieux ne pas mentir, alors qu'un enfant n'a pas cette expérience. (Ca n'en fait pas de mauvaises personnes, mais c'est juste qu'il faut savoir recevoir et contextualiser les "vérités" qui sortent de leur bouche. Parfois, pour eux, c'est vrai. Mais de leur point de vue à eux seulement. Ca correspond à ce qu'ils ont perçu de la situation, pas à ce qui s'est passé dans sa globalité).
Mais en ce qui concerne les besoins du corps, les enfants sont souvent clairement dans le vrai, et quand ils réussissent à parler sur leur pratique, tout devient clair !

samedi 30 novembre 2013

L'énigme du Napolitain

27/11
Suite de mes compte-rendus sur Linecoaching.

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24/11
13h30

Troisième jour d'expérience aujourd'hui. J'ai choisi le gâteau (industriel) Napolitain. Ca faisait des siècles que je n'en ai pas mangé. J'en ai préparé 200g (en clair : j'ai ouvert le sachet fraîcheur). J'en ai mangé 33g. Le goût a mis plus de temps à devenir moins intéressant que pour les autres aliments.

Le "plus" par rapport à hier, c'est que je n'ai pas eu besoin de prendre la dernière bouchée pour m'assurer que le goût avait changé pour de vrai. A force, on commence à voir quand un goût change, sans avoir besoin de s'en réassurer. Et puis aussi je n'avais pas envie de m'écoeurer de ce gâteau, parce que je l'ai apprécié et que j'en remangerai avec plaisir.

(Bon, après, c'est comme tous les biscuits industriels, que les exercices de Linecoaching m'ont bien aidée à démythifier : c'est bon, mais pas de quoi s'extasier devant ! Je fais meilleur avec une tablette de chocolat, du beurre, des œufs et des noisettes. Je sature moins en sucre, déjà, ça aide à mieux percevoir les goûts.)

La faim que j'avais commence à disparaître. Mais ça sent bon les lentilles, vivement ce soir (mon mari s'active aux fourneaux). J'ai nettement moins envie de Napolitain que de lentilles ! Mais j'en remangerai avec plaisir quand même pour ma collation.

18h30
J'ai attendu jusqu'à 17h pour avoir faim. Et en fait, le plaisir n'était pas au rendez-vous quand j'ai remangé du Napolitain. Avec la première bouchée, je n'ai plus retrouvé le goût de midi. J'aurais pu m'arrêter là. J'en ai repris une deuxième, parce que j'avais du mal à y croire, même si je reconnaissais la sensation. Et là, il n'y avait plus de goût du tout, juste du sucre. 10g.

J'ai consciencieusement rempli le compte-rendu de collation de l'exercice, et je me suis jetée sur une pomme, une Chanteclerc, juste acidulée ce qu'il faut : un régal ! J'en ai mangé deux quartiers, tranche par tranche, pour éteindre la faim en essayant de ne pas compromettre celle pour le repas de ce soir. Je verrai bien si j'ai réussi. Pour le moment, l'appétit prévisionnel, c'est un peu comme viser au jeu de fléchettes ! (Enfin, pour moi. Pour moi, le jeu de fléchettes, les échecs et le poker, c'est un peu pareil : des jeux de hasard, avec une petite part d'habileté et une petite part d'expérience !)

Je pensais vraiment en avoir envie, de ce Napolitain, jusqu'à devoir le manger. Au moment de la collation, je n'avais déjà plus si envie que ça de le manger. Peut-être que l'envie était une sorte d'image mentale du gâteau, j'avais envie de l'idée que je m'en faisais. Mais quand je l'ai eu devant moi, avec l'odeur, c'était juste le gâteau, dans sa réalité, avec tout ce qu'il pouvait m'apporter, mais rien de plus. Je n'en avais plus trop envie.

C'est assez étrange, comme exercice. Enfin, pas l'exercice en lui-même. Les résultats de l'exercice sont étranges.

vendredi 29 novembre 2013

Les M&M's, ça reste bon (sans plus)

27/11
Suite de mes compte-rendus d'expérience sur Linecoaching.
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24/11

Mon deuxième jour d'expérience (non consécutif, donc) était hier. J'ai choisi de ne pas manger le même aliment. Déjà parce que comme j'en ai mangé lors de deux de mes EME du soir, je l'ai jeté. J'essaie de ne pas avoir des aliments auxquels je ne peux pas résister quand j'ai une EME, sauf si j'en mange de petites quantités. La pâte de spéculoos, j'ai beau ne plus trouver ça très bon, j'en mangeais trop (encore qu'en deux jours, le pot n'y est pas passé, il en restait la moitié, c'est une grande première). Mais je me réveillais le matin un peu écoeurée, et donc hop, poubelle le deuxième matin. C'est la première fois que je jette un aliment pour cette raison. (J'avais déjà jeté les trois-quarts d'une tarte aux poires que j'avais ratée - alors qu'en principe, si c'est mangeable, je m'oblige à ne pas gaspiller).

J'ai choisi les M&M's, pour l'exercice. 20 g pour le "repas", 10 g pour la collation une heure et demie après. Et une demi-heure encore après, un mini repas, parce que j'avais encore très faim.

Le soir, j'ai remangé des M&M's lors de mon EME, en trop grande quantité. Je ne l'ai pas jeté, parce que c'est un aliment que mon mari apprécie (il se régule mieux que moi, en général). Je pense mettre le bocal dans son coin détente. Ca ne m'empêchera pas d'aller en prendre un ou deux, mais quand je mets un aliment dans "son" secteur, je ne compulse plus dessus (il est "à lui").

Ce n'est pas facile, cet exercice, parce que comme je m'arrête pile au moment où le goût change, j'ai encore faim (et bien faim). La faim se calme un peu (vu que quand même, je lui ai donné une dose de sucre, même si ce n'est pas énorme). Et puis elle revient. C'est peut-être qu'en ce moment, je la ressens avec plus d'acuité, cette faim, depuis que j'approche doucement la notion de zone de confort.

Après l'exercice, l'envie de l'aliment disparaît, mais pendant l'EME du soir, elle revient. Pour les M&M's, elle est revenue lors du repas du soir. Ca ne m'a pas embêtée outre mesure, parce que j'ai tendance à laisser une petite place, en ce moment (et à la combler si j'ai une petite envie).  J'en ai mangé deux avec plaisir, et le troisième n'avait pas de goût, donc j'ai arrêté sans sensation de manque. La petite place avait disparu, mais je n'étais pas sortie de ma zone de confort. Pour l'EME du soir qui a suivi, j'en suis sortie.

En tous cas, ce que j'ai appris pour le moment, c'est qu'il y a des aliments que j'aimais, mais qui sont nettement moins bons après avoir porté mon attention au rassasiement gustatif. Je n'ai plus envie de manger de pâte spéculoos, ni de biscuits spéculoos ni de quoi que ce soit qui ait ce goût pour le moment. Les M&M's sont restés bons. Mais j'ai pris conscience que je pouvais ne plus avoir envie d'un aliment moins bons. Que je ne pouvais pas en manger une quantité énorme. Sauf pour l'EME du soir (et encore, il s'agit d'une quantité moindre qu'avant), mais elle est particulière : elle est liée en partie à un cachet qui favorise l'endormissement, et la pleine conscience est difficile quand ce cachet agit (pas impossible, mais quand même limitée).

jeudi 28 novembre 2013

La pâte spéculoos, c'est beurk

27/11/2013

Je n'ai pas écrit mes impressions sur l'étape du rassasiement spécifique de l'aliment calorique ici, je les ai écrites sur le forum de Linecoaching, à la suite d'une ancienne du forum, qui l'avait fait aussi. Ca me permettait d'avoir un retour de la part de ceux qui pratiquaient cette méthode, et qui étaient passées par-là aussi.
Je vais copi-coller ce que j'avais écrit là-bas. C'est un exercice intéressant, étrange dans ses résultats, il apporte vraiment beaucoup d'informations, sans forcément la clef pour les intégrer tout de suite.

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20/11
J'en suis à cette étape. En fait, c'était mon Saint-Graal. Quand je me suis inscrite à Linecoaching, il me tardait de faire cet exercice ! M'autoriser à manger autant d'un aliment gras et sucré que j'ai envie à la place d'un repas... Le rêve !

Mais il ne vient pas tout de suite. Entretemps, je m'étais fait ce plaisir : des repas composés entièrement de sucré. C'est vrai qu'on s'en lasse, mais qu'est-ce que ça fait du bien de POUVOIR le faire. Et le refaire dès qu'on a une envie qui pourrait se transformer en EME !

Quand je suis enfin arrivée à cette étape, comme je sortais de l'étape des 100g d'aliments sucrés, je savais déjà ce qui allait se passer, et j'ai trouvé ça assez amusant. Ironique.

Donc voilà, pour le premier jour de mon Saint-Graal, j'ai mangé... la meilleure pomme depuis longtemps ! En dessert d'un repas léger, parce qu'en fait, j'ai différé l'exercice. Motif : pas envie de sucré. Un peu de Saint-Graal ? Non, merci, je passe mon tour.

M'enfin, mon corps est revenu à la raison, il s'est souvenu qu'on aime le gras sucré, lui et moi. Donc aujourd'hui, c'était Graal Day !

Bilan : 18g de pâte de spéculoos. Et en collation, deux heures après, 17g. Mon mari était mort de rire. (Il m'a demandé si je n'aurais pas préféré essayer le Nutella, parce qu'il n'aime pas la cannelle, et qu'il a trouvé que mes exercices de gras étaient très chouettes : il a le droit de terminer tous les paquets de chips ou de biscuits ouverts).

Donc voilà, mon Saint-Graal, en fait, c'était une trentaine de grammes. Et le plaisir ultime, c'était la deuxième collation : deux quartiers de pommes ! Rhâ, trop bon !

Et pourtant, c'était bien comme c'est marqué dans le "contrat" : autant d'un aliment gras et sucré que j'ai envie. Sauf qu'entretemps, j'ai appris ce qu'était l'envie NON émotionnelle (ça dure jusqu'au rassasiement gustatif), et que maintenant que je n'hésite pas à satisfaire mes envies de sucre et de gras, j'ai aussi découvert les envies de fruits et de légumes.

J'ai choisi de m'aménager cet exercice. Je ne compte pas manger pendant 4 jours de la pâte speculoos. Et je ne compte pas faire l'exercice 4 jours consécutifs. Ce que j'ai besoin de travailler, c'est ma capacité à lâcher l'aliment gras et sucré dès qu'il change de goût. Les autres exercices, je les ai fait au boulot, mais la crainte d'avoir faim avant de pouvoir manger sans que ça gêne mon travail m'a fait dépasser le moment du rassasiement gustatif. Aujourd'hui, j'étais chez moi, je n'ai pas dépassé. Même que la pâte spéculoos, c'est beurk.

Avant Linecoaching, la moitié du pot y serait passée, l'autre moitié serait pour ce soir, avec un fond de pot pour demain soir. Et j'ai bien retrouvé ce qui pouvait m'amener à ça (notamment la texture). Du coup, je pense possible de refaire "comme avant" un jour (le plaisir de la texture n'est pas éteint par le rassasiement gustatif). J'espère que ce jour-là, j'aurais la présence d'esprit de me souvenir de la base : attendre la prochaine faim pour remanger.

Je ne sais pas si je passe à côté de quelque chose, en ne suivant pas le protocole à la lettre. Pour le moment, j'ai surtout l'impression que je découvre des choses si je ne le suis pas, donc j'aménage, quitte à reprendre tout à la lettre si j'en ai besoin.

mercredi 20 novembre 2013

Bilan du parcours (inachevé)

17/11

J'en suis au dernier volet de l'avant-dernière étape. C'est un programme assez personnalisé (pas complètement non plus, puisque la programmation est informatique, en fonction des réponses aux questions du questionnaire), donc l'ordre des exercices n'est pas le même pour tous les inscrits. Mais le contenu est le même, au bout des étapes.


J'ai appris énormément de choses.

Sur moi : que j'étais finalement un peu perfectionniste, mais pas tant que ça, heureusement pour moi, sinon je n'aurais pas pu venir à bout de certains exercices, j'aurais avancé moins rapidement et peut-être que je me serai lassée, découragée, sentie incapable. J'ai appris aussi que même si j'étais parfois un peu dure avec moi, je ne l'étais pas tant que ça. Que même si j'étais déconnectée de mes sensations physiques naturelles, je n'en étais pas si éloignée que ça. Je pense que c'est une chance d'avoir arrêté WW bien avant d'avoir commencé Linecoaching, comme ça je n'avais pas la peur de perdre le contrôle, de reprendre du poids en mangeant des aliments caloriques.

Sur les aliments : eh oui, c'est vrai, ce programme a raison : les aliments très caloriques apportent beaucoup de calories, et nourrissent plus longtemps. Les aliments bas en calories ne nourrissent pas longtemps. On m'avait toujours dit que manger une barre chocolatée donnait faim très tôt, alors que pas du tout. Manger des légumes donne faim plus tôt (je parle en respectant ses sensations alimentaires. Si on mange des légumes à sa faim, on a faim plus tôt que si on mange des barres chocolatées à sa faim : j'ai expérimenté les deux).
J'ai appris aussi que les épinards ou les pommes sont aussi désirables que les Snickers et les biscuits au chocolat Delacre. C'est juste une question de moment, et d'émotions. Je ne mange pas des haricots verts au beurre pour les mêmes raisons ni aux mêmes moments que des Pim's.
J'ai aussi appris à apprécier, à respecter et à utiliser la dimension émotionnelle des aliments. Les fraises Tagada me rappellent le sac à mains magique de ma grand-mère, l'aïoli me rappelle mon grand-père, le gâteau à l'ananas me rappelle ma mère, la chantilly me rappelle mon père, le chocolat Lindt me rappelle ma meilleure amie du lycée, la nourriture bio et les macarons me rappelle mes meilleurs amis de maintenant (dont l'un est végétarien), le fromage me rappelle mon mari, la Haagen Dazs est liée à un de mes frères et à ma belle-soeur, les oursons en guimauve Lutti sont liés à mon autre frère et à mon autre belle-soeur... Tous les aliments ont une histoire qui nous est personnelle, c'était un aliment donné par une personne qu'on aime, ou qu'une personne qu'on aime apprécie ou cuisine très bien. Évoquer les bons souvenirs liés à ces aliments quand on les mange, ça aide à nourrir les émotions avec des souvenirs plutôt qu'avec une plus grosse portion de l'aliment. Ainsi, le corps se nourrit de l'aliment, et l'esprit se nourrit de sa dimension émotionnelle.

 Sur le corps : mon corps est abîmé, blessé par les régimes. Il en porte les traces, et la plupart ne disparaîtront jamais. Ce sont des blessures que je me suis moi-même infligées, avec la bénédiction de tous ceux qui m'aiment et qui pensaient que ça soignerait mon corps, parce que les Grands Responsables de la Santé le disaient. Sauf que maintenant, les Grands Responsables de la Santé disent autre chose. En attendant, j'ai mes blessures. Ça me donne de la colère. Cette colère, je ne l'ai pas encore digérée, transformée. Je ne sais pas si je le ferai un jour. Je peux pardonner l'erreur des scientifiques chercheurs, parce que tout le monde peut se tromper. Je n'arrive pas à pardonner la stigmatisation des gens en surpoids, ni la psychose autour du poids, même pour les gens minces, que ça a généré et qui perdure (même maintenant que les Grands Responsables de la Santé ont prouvé et publié officiellement que les restrictions alimentaires sont dangereuses pour la santé - notamment parce qu'elles amènent à grossir !).
J'ai appris que mon corps, dont je n'ai jamais trop tenu compte (je n'ai jamais compté sur lui pour séduire, par exemple, je mise plutôt sur l'humour, et je préfère séduire un homme dont la priorité est de rire plutôt qu'un homme dont la priorité est de regarder un beau corps), est en fait la seule entité qui sait vraiment ce qu'il faut pour ma santé. J'ai appris que mon cerveau, dont je me méfiais au niveau alimentaire, est le meilleur traducteur possible des besoins de mon corps.
J'ai appris que quand j'apaisais mon cerveau, il traduisait mieux ce que disait mon corps.
J'ai appris que mon corps sait trouver son équilibre alimentaire aussi sûrement que s'il avait suivi des cours de diététique.
J'ai appris que si je les écoutais, mon cerveau et mon corps, ils pouvaient décupler le plaisir de manger un aliment calorique, et ils pouvaient aussi me faire passer entre deux rangées massives de chocolats de Noël pour m'arrêter pile, captivée, sur un rayon de pommes (alors qu'à la base, je n'aime pas tellement les pommes, alors que les chocolats de Noël...)


Sur les besoins : j'ai découvert que les besoins alimentaires ne concernent pas que les nutriments. Ils concernent aussi les besoins émotionnels. Sans émotions, la nourriture ne nourrit pas. Dans "Maigrir sans régime", Zermati parle de ces nouveau-nés qui, même s'ils sont nourris de lait, peuvent mourir ou développer des problèmes physiques ou psychologiques si ce lait ne contient pas aussi de l'amour.
J'ai découvert l'énorme besoin d'apaisement, aussi. Le besoin de se retrouver, sous les sensations, sous les émotions. Soi.


Sur ma faim : alors ça, c'est LA découverte. La faim protège de la prise de poids. Si on a faim quand on mange, on ne grossit pas, quel que soit l'aliment qu'on mange. Si on en mange trop, il suffit d'attendre la prochaine faim pour remanger, et on ne prend pas de poids (pas de poids durable, hein. Je ne parle pas du kilo ou deux qui apparaissent et disparaissent sur la balance, d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre. Je parle du vrai poids, à trois kilos fluctuants près).
J'ai découvert toutes mes faims, la petite, la moyenne, la grande. J'apprends encore à combler chacune d'elles comme elle le nécessite. J'apprends à la faire naître au bon moment pour honorer un repas.
J'ai découvert qu'il n'y a pas besoin de se presser pour la satisfaire, ce n'est pas une comète qui revient tous les 800 ans. C'est un phénomène qui revient, comme quand on roule, on a régulièrement besoin d'essence.

 Sur mes appétits spécifiques et mon rassasiement gustatif : le corps sait exactement de quels nutriments il a besoin et en quelles quantités. C'est un excellent gestionnaire de stocks. Le cerveau traduit cela en envies, d'autant plus violentes que le stock est bas. On sent la violence de l'envie si on y prête attention. Sinon, on peut passer à côté. Le corps est aussi très patient : vu qu'il connaît ses stocks, il sait donner une envie, mais si le cerveau détecte le besoin de se réconforter avec un aliment qui n'apporte pas les nutriments dont le corps a besoin, le corps attend. Le cerveau détermine les priorités, et le corps n'alerte pas au dernier moment. En gros, si j'ai envie d'oranges, mais que je décide de manger du fromage à midi et du chocolat le soir, je ne mourrai pas tout de suite du scorbut. Par contre, si je continue le lendemain, le cerveau et le corps s'allieront pour me faire trouver un goût très discutable au fromage et au chocolat (même si la menace du scorbut reste lointaine). Si je suis assez à l'écoute, je comprendrai ce qu'ils me disent. Sinon, je risque de manger davantage de fromage ou de chocolat pour trouver le plaisir, sans comprendre pourquoi je ne l'ai pas.

Sur la RPC : c'est un excellent outil pour se retrouver soi-même sous les sensations et sous les émotions. Ca aide à s'ancrer dans le présent, à relativiser les pensées récurrentes qui nous parasitent (du genre "Je suis nulle, je n'y arriverai jamais, je n'ai pas de volonté, les autres sont tellement mieux que moi", etc.). La RPC apprend à observer ce qui va, ce qui ne va pas, et le fait d'avoir pris connaissance de ce qui va et ne va pas, de l'avoir observé, ça permet d'agir plus tard dessus, quand la séance de RPC est terminée, ou quand on est prêt à le faire.



J'arrive à voir une partie de mes difficultés (notamment la difficulté à arrêter quand le goût change. Je ne me l'impose pas non plus. Je me contente de le répertorier dans mes difficultés).
Le travail sera long pour ancrer dans mon quotidien ce que j'ai appris, et encore plus long pour que ça devienne un réflexe inconscient, et je pense aussi qu'il y aura des moments où je ne respecterai plus tout ça, et où il me faudra retrouver ces apprentissages. Il y aura aussi le moment où je devrai abandonner l'idée de perdre du poids, parce que je ferai un palier ou que mon corps aura perdu ce qu'il estime devoir perdre pour être bien.

Il y a aussi souvent le problème de suivre le programme trop attentivement, comme un régime. Beaucoup d'anciennes du forum Linecoaching en parlent, du fait qu'au début, elles étaient toujours dans une forme de restriction, qu'elles suivaient le programme plutôt que de cultiver leur instinct naturel. Je suis peut-être en plein dans ça sans le savoir encore. Si c'est le cas, il me faudra encore du travail pour dépasser ça.

Par exemple, quand on me propose un aliment et que je n'ai pas faim, je refuse.
La première fois que c'est arrivé, après le début de mon programme, le directeur de l'école avait fait un truc avec du coing. Je ne sais pas exactement quoi, parce que je ne l'ai pas goûté, et que même s'il a compris mes raisons, ça l'a un peu déçu, parce qu'il était très fier d'avoir fait ça tout seul, il avait envie de partager, du coup il a refusé de me dire ce que c'était (et après, j'ai oublié de demander au collègue qui, lui, a goûté). Je pense que c'était du coing confit (j'adore la pâte de coing, la confiture de coing, la compote pomme-coing).
Je n'avais pas faim, et c'était un moment où j'avais du mal à trouver la faim à midi, ce qui rendait mon après-midi inconfortable. Si je mangeais à midi, j'avais trop mangé (puisqu'à la base, je n'avais pas faim) et si je ne mangeais pas, j'avais faim trop longtemps avant la récréation.
Je crois que derrière mon refus instinctif, il y avait le refus de passer une mauvaise après-midi. Mais peut-être qu'en fait, il y avait l'envie de suivre à la lettre le programme : je n'ai pas faim, donc je ne mange pas. Or le programme ne dit pas qu'on doit refuser de goûter un aliment qu'on nous propose et dont on a envie. Au contraire, le but final, c'est de pouvoir accepter sans problème, sans se demander le nombre de calories, en faisant confiance au corps pour réguler tout ça.

La dernière fois que c'est arrivé, c'est l'ATSEM de l'école, qui avait apporté des feijoas. Je ne connaissais pas du tout. J'ai accepté instinctivement d'en goûter avec plaisir (heureusement que le directeur n'était pas dans le secteur, il aurait pu se vexer !). Si j'ai accepté, c'est peut-être parce que comme c'est un fruit cru, je n'y ai pas vu de problème, ce qui serait un reste de restriction cognitive liée à mes anciens régimes ou à mes connaissances erronées sur la nutrition. Mais je crois que c'est parce que c'était juste après mon repas de midi, et que du coup, je ne craignais rien pour le déroulement de l'après-midi. J'étais en pleine étape du fractionnement, donc j'avais retrouvé la faim pour les repas, j'avais eu faim à midi, j'avais mangé peu, en laissant une petite place. Quand j'ai mangé le feijoa, je n'avais pas faim, ni envie de rien, sauf de goûter un truc inconnu. Mais si j'avais eu l'estomac trop rempli, ne serait-ce qu'un petit peu trop, peut-être que j'aurais refusé, pour respecter le programme.

En tous cas, vive la RPC, qui me permet de ne pas laisser ce genre de pensées ("oh mon Dieu, me voici prisonnière d'une restriction cognitive" ou "oh mon Dieu, voilà que je prends un programme anti-régime comme un régime") tourner dans ma tête et me submerger. Je les observe, elles ne sont pas si graves que ça, elles ne m'impressionnent pas, elles ne m'empêchent pas de continuer mon petit bonhomme de chemin.



Même si ce programme n'est pas toujours simple à suivre et à intégrer, il a énormément changé mon rapport avec beaucoup de choses.

Avec moi-même : je suis plus gentille avec moi, plus patiente, j'utilise mon sens de l'humour avec moi-même (comme quand je suis allée chercher des trucs gras et sucrés et que je n'avais envie que de pommes, c'est très drôle, je trouve). Je me respecte beaucoup plus, et je prends nettement en compte le fait que je suis composée notamment d'un corps, et que c'est lui mon lien avec la réalité présente, avec la vie.

Avec les autres : je n'ai jamais été dans le "Marche ou crève" avec les autres. Mais maintenant, je suis encore plus compréhensive envers leurs inconforts. Je suis encore plus admirative de leurs efforts. Au lieu de m'emporter (ou bien par exemple d'abréger un repas parce que mon mari a dit ou fait un truc qui m'a agacée, je fais un peu de RPC impromptue, ça me permet de relativiser, de prendre les choses différemment, et de voir que l'autre est peut-être en plein inconfort pour réagir comme ça. Par exemple pour mes élèves : ils sont peut-être fatigués, ou déconcentrés. Pour mon mari : il a peut-être dépassé sa bonne faim, il est dans la grande faim, peu patient. Ça change ma réaction : je ne fais plus taire mes élèves pour bourrer à bloc jusqu'à la récré, je les amène à faire deux ou trois respirations en RPC (on travaille sur un CD de RPC pour enfants), ou je change d'activité, ou je les complimente pour avoir été concentrés si longtemps. Pour mon mari, j'exprime le fait qu'il a peut-être très faim, ça l'amène à voir que oui, en fait. Et il ralentit, pour se concentrer sur ce qu'il mange au lieu de l'avaler pour combler cette trop grande faim. Parfois, c'est lui qui me fait remarquer que je m'agite, que j'ai peut-être une trop grande faim et qui m'amène à ralentir pour ne pas manger trop vite.

Avec la nourriture : je commence à réaliser que j'habite dans un endroit où il y a énormément de nourriture, très disponible presque à toute heure (même le dimanche matin), et à un prix qui m'est abordable. Donc je n'ai pas besoin de manger rapidement d'un aliment qui me fait envie. Même s'il se périme, ou que mon mari le mange avant moi, je peux en avoir d'autre. C'est comme ça que j'ai réussi à dire non à des chips qu'il me proposait : il allait terminer le paquet. J'avais envie d'en goûter, mais pas faim ni envie de chips à ce moment-là. Je me suis dit que quand j'aurais envie de chips, j'achèterais celles-ci, pour les goûter dans de bonnes conditions, et j'ai donc dit non merci.

Il reste énormément de travail à faire, mais les bénéfices sont déjà gigantesques.

mardi 19 novembre 2013

Etape 8 - Volet 4 : Maîtriser sa consommation d'aliments très caloriques

17/11

Ça y est, j'ai rempli mon compte-rendu hier : pas de collation. Ce qui est assez étonnant, vu que je n'avais mangé que 50g de Palmito, et pas de petit-déjeuner. J'ai commencé à avoir faim à 18h30, comme d'habitude, et la bonne faim vers 19h-19h30.

On a mangé de la raclette, un vrai régal ! J'ai fait attention à me servir de petites portions, pour bien en profiter. A la fin, il me restait de la place, j'ai mangé de la salade. Et à la fin, il ne me restait pas de place, mais je n'étais pas au-delà de la satiété, j'étais pile dedans ou à peine un peu dépassée. J'ai eu très envie d'un carré de chocolat, alors je l'ai pris. Il n'était pas aussi bon que ce que j'attendais, mais je suppose que c'est parce que je n'avais plus faim.

Me voici donc à l'étape suivante. L'exercice est exactement le même que pour les chips et les biscuits : remplacer son déjeuner par un aliment gras. En principe, on doit prendre le même aliment pendant les 4 jours de l'expérience.
Sauf que là, la barrière des 100g est levée : je peux en manger autant qu'il me faut, en arrêtant quand je sens que le goût change. En gros, c'est pour lever le tabou. Les 100g, c'est comme les petites roues du vélo, c'est encore un contrôle extérieur. En enlevant les "petites roues", on apprend à consommer sans peser. La balance, c'est le rassasiement gustatif. Ça apprend à faire confiance à son corps, à se servir de lui comme baromètre.

Autre changement : le protocole impose de prendre le même aliment pour la collation, si on a besoin d'une collation. Je suppose que ça permet de lâcher l'aliment plus facilement. Ça rassure la faim émotionnelle.

Donc j'ai réfléchi à comment j'allais aborder cette étape.
Déjà, un problème : je n'ai pas envie d'aliment gras, salé ou sucré. Aujourd'hui (dimanche), j'avais envie de salade verte. Très envie. J'ai eu beau invoquer mes idoles habituelles, y a rien eu à faire, même l'idée de chocolats de Noël au praliné ne m'a pas détournée de mon envie de salade verte. A la limite, même : beurk, les chocolats de Noël. Le Kiri, à la limite, pourquoi pas. Mais pas envie d'en manger comme repas. Juste envie de manger un Kiri, comme ça, un seul.

Donc j'ai décidé de repousser ça à lundi. Aujourd'hui, on est quand même allés acheter ce qu'il fallait dans un supermarché ouvert le dimanche matin.
On est passé devant le rayon des chocolats de Noël, qui fait comme une haie d'honneur dès l'entrée depuis plus d'une semaine. Et bof. J'ai quand même regardé s'il n'y avait pas une petit boîte de chocolat de Noël Lindola, mais il n'y en avait pas. Au bout de la haie d'honneur, je vois les frigos, et là, j'ai une envie de maki qui me saisit. Je vais voir s'il y en a, et hop, j'en prends une boîte (ils sont meilleurs au resto, mais je n'avais pas envie d'aller au resto pour ça : envie de makis et de salade verte, c'est dommage de gaspiller un resto pour ça !).

Ensuite, bon, ben prescription des docteurs, hein, je me dirige vers le rayon des biscuits. J'avais décidé de refaire une semaine de biscuits, parce que déjà c'est bon, même si je n'en ai pas encore à nouveau envie, et ensuite parce que ça avait été plus difficile à gérer pour moi, par rapport à l'aliment gras et salé. En gros, je voulais des biscuits pour faire une révision, m'entraîner à savoir les manger.

Pour aller des makis aux biscuits, on traverse le rayon fruits et légumes. Je jette un oeil vers la salade, mais j'en ai qui m'attends à la maison (slurp !). Et là, une odeur enchanteresse m'attrape par le nez et me fait faire demi-tour.

Je me retrouve face à face avec l'étalage de pommes ! Hein ? Quoi ? C'est quoi c' t' arnaque ? Je viens pour acheter des biscuits au chocolat bien gras, et l'odeur des pommes me détourne de mon objectif ??? Je commence à lever un pied, pour passer mon chemin (non mais quand même, hein, je vais pas acheter des pommes ??? Des pommes qui ne sont même pas celles de la dame chez qui on achète nos légumes, qui ne sont même pas des Goldrush - les Goldrush sont d'excellentes pommes !)

Mais c'était pas possible de partir de là, ça sentait trop bon. J'ai commencé à regarder ce qui s'étalait. Et là, j'ai vu une étiquette, sur une Golden : "Cueillie à maturité". Bon, allez, j'en prends une. Mon mari arrive, et il dit "Ah tiens, oui, une Granny", alors j'ai aussi pris deux Granny. Et puis j'ai vu les Chanteclerc, et elles étaient jolies et petites, alors j'en ai pris une. Et puis à côté, il y avait les Canada, j'en ai pris une petite aussi. Et puis une rouge, aussi, parce que tant qu'à acheter des pommes, autant que ça fasse joli, et puis c'était la seule de la collec' que je n'avais pas !

Ensuite, ah oui, c'est vrai, les biscuits ! Bon, tant que j'y suis, je vais chercher du Kiri... Et puis ensuite, je m'attaque aux biscuits. C'est la première fois que j'en achète sans la ferme intention d'en manger le plus rapidement possible. J'ai choisi des tranches napolitaines, parce que ça faisait partie de mes envies de la semaine dernière (c'était numéro 5 sur ma liste de 4 aliments, donc je ne l'avais pas acheté). Ensuite, j'ai pris des Rochers Suchard noirs. Et puis un pot de crème Spéculoos (c'est comme du Nutella, mais au Speculoos). Et là, ben plus d'envie. Je me dis que je vais voir au rayon frais, peut-être des mousses au chocolat ou du riz-au-lait ? Et je tombe devant ma grande folie, aliment purement oublié tellement je me le suis interdit : des M&M's, des vrais, les originaux, avec la cacahuète. Je prends un paquet. Euh... bon, non, un kilo, non, c'est pas possible. Mais les petits sachets sont trop petits, il en faut trop... Allez, hop ! 500 g !

Pfiou mission accomplie ! J'ai mes quatre aliments, ils sont bien caloriques et ce sont tous des aliments que je me suis interdits pendant des années.

Me voici donc avec une envie de légumes et un placard rempli de trucs caloriques. Ce programme est hallucinant !!!

En fait, je me tâte encore. Je pense que peut-être, je ne vais pas recommencer l'exercice de la semaine dernière. Je sais déjà ce qui va se passer : j'ai une envie très moyenne de l'aliment, je ne vais pas en manger plus de 50 g, 60 au pire. Je n'ai pas besoin de me tester là-dessus pour le moment. Plus tard, quand l'envie de gras sucré sera revenue, peut-être.
Là, je sors du repas, et le point culminant, ça a été quand j'ai mangé le premier quartier de ma Golden "cueillie à maturité". Mon mari m'a fait goûter une cuillerée de son cheesecake Gü chocolat-vanille, et c'était une tuerie, mais sur mon échelle de midi, la pomme le dépassait nettement en plaisir, c'est dire. Au point que j'ai refusé la deuxième cuillerée qu'il m'a proposée. (Ma grand-mère serait pliée en deux de rire.)

Donc je pense que je vais changer l'exercice. Déjà, parce que je n'ai pas envie de donner un truc qu'il n'a pas envie de manger à mon nouveau copain le corps. Vu ce qu'il est capable de me donner comme plaisir quand je mange un truc dont il a envie, j'aime autant ne pas le contrarier !
Je pense que je vais attendre mercredi, pour me tester sur autre chose : arrêter dès que le goût change. C'est plus difficile à faire à l'école, parce que oui, je peux prendre une collation, mais pas forcément dans de bonnes conditions, pas forcément au moment où j'ai faim, et pas forcément dans le calme, et pas forcément lentement. Du coup, je mange toujours trop, pas assez pour ne plus avoir faim (avec cet exercice, je m'arrête toujours en ayant faim, la faim disparaît au bout de 5 ou 10 minutes, et elle revient au bout de 2 ou 3h, c'est-à-dire un peu trop longtemps avant la récréation).

Mercredi, ça sera plus simple : mon mari travaille à midi, donc je peux me concentrer uniquement sur l'aliment. Et je ne travaille pas dans la journée, donc je peux prendre ma collation quand je veux (je me vois mal avec mon pot de crème Spéculoos et ma cuillère pendant la récré). Et le soir, j'aurais le temps de me préparer le plat que je veux (en principe, j'ai envie de légumes, après ces exercices).
J'envisage de recommencer samedi et dimanche, si je suis à la maison et si j'en ai envie.

Ca ne respecte pas le protocole de l'exercice, puisqu'il faut le faire sur 4 jours consécutifs, avec possibilité de sauter un jour, mais je ne le respecte déjà pas en choisissant des aliments différents au lieu du même pendant 4 jours.
Je pense que le plus important, dans l'exercice, pour moi, c'est d'apprendre à lâcher l'aliment dès que le goût change. C'est ce que je n'ai pas encore réussi à faire, soit avec les chips parce que c'était tellement nouveau d'avoir le droit d'en manger, soit avec les chips et les biscuits parce que j'étais à l'école, et que c'est moins facile d'accepter d'avoir faim quand on sait qu'on ne pourra pas prendre la collation avant que la faim soit grande (et c'est inconfortable, les grandes faims, je suis plus agressive, moins patiente, ça n'est pas compatible avec les enfants).
De plus, l'objectif principal de ce programme, c'est d'apprendre à écouter son corps et à lui faire confiance, d'accepter qu'il sache mieux que les nutritionnistes ce qu'il lui faut, et de savoir le lui donner dans la bonne quantité. En ce moment, il veut du varié et des légumes. Je ne vais pas lui donner des rochers Suchard. Je suis sûre que mercredi, il en voudra !

lundi 18 novembre 2013

Etape 8 - Volet 3 : 100g d'un aliment gras et sucré

16/11

Au début de la semaine, je suis enfin parvenue à l'étape que j'attends depuis mon inscription sur Linecoaching, le Saint-Graal : remplacer mon déjeuner par 100g d'un aliment gras et sucré.
C'est le même protocole que pour le volet sur les chips. Sauf que les chips, c'est bon. Mais les aliments gras et sucrés, c'est incomparable, pour moi !

J'ai choisi les biscuits. Quel plaisir dans le rayon ! Comme pour les chips, j'ai pris de la liberté avec le protocole : je n'ai pas choisi le même type de biscuits pour les 4 jours, je me suis fait le plus plaisir possible !

Le premier jour, j'ai mangé des biscuits Delacre, tout au chocolat (dommage pour les cigarettes russes, que je préfère nettement nature). Je me suis régalée. Sur les 100g, j'ai mangé 60g. La différence par rapport au chips, c'est que je n'avais pas eu trop de mal à arrêter de manger des chips après que le goût ait changé. Alors que là, non. Je me suis autorisée à aller au bout des 100g si j'en avais envie. Déjà parce que les calories, je m'en fiche un peu. Et puis qu'en plus, quand on lit les calories, eh bien 100g, ça apporte autant de calories, sinon moins, qu'un repas équilibré. Et puis avec l'expérience des chips, je savais que le soir, mon corps aurait envie de légumes, et que l'équilibre se ferait de lui-même. Donc quand les biscuits n'ont plus eu le même goût, j'ai continué à en manger, lentement, en dégustant, en profitant au maximum. Et puis tout d'un coup, bloum, écœurement. Du coup, ça a été super simple de ranger les 40g restant. J'ai senti cet écœurement pendant quelque temps, dans la journée, et puis il a disparu. Et le soir, à 17h, j'ai eu faim, une vraie faim. J'ai remangé un biscuit, et il était redevenu délicieux. Par contre, je n'ai pas eu envie d'en prendre un deuxième. J'ai eu faim normalement à l'heure du repas, et je me suis régalée avec des haricots verts au beurre et un œuf.

Le deuxième jour, j'avais choisi des Pim's à l'orange, parce que je les aime, déjà, et puis parce que ça me rappelle quand j'étais petite. Ma grand-mère nous en amenait parfois, c'est associé à de très bons souvenirs de goûters familiaux, avec mes frères, mon jeune oncle et ma jeune tante.
J'en ai mangé 40g. La confiture à l'orange est plus sucrée et moins amère que dans mon souvenir. Le goût est assez rapidement devenu inintéressant. J'ai eu faim à 15h30, au moment de la récréation. J'ai attrapé un Pim's, et je l'ai dégusté en surveillant la cour. A 16h, quand on a eu marqué les devoirs, rangé les affaires et qu'on est allé en sport, j'avais encore faim, donc j'ai pris un autre Pim's. Là aussi, je me suis régalée. Et le soir, j'ai eu faim comme d'habitude, et là, vive les épinards à la crème !

Le troisième jour, j'avais pris des biscuits que je ne connaissais pas, des palets au praliné Côte d'Or. Un pur régal ! J'avais très faim, plus que d'habitude, et j'en ai mangé 80g, et puis j'ai arrêté pile avant l’écœurement. Bien sûr, c'était bien après que le rassasiement gustatif (c'est ça, l'objectif de l'exercice : s'arrêter au moment du rassasiement gustatif, mais là, non, pas envie !) ait fait changé le goût. Mais ça restait délicieux quand même ! L'après-midi, je n'ai pas eu faim du tout. La faim est revenue pour mon repas du soir, à l'heure habituelle. Je n'avais plus envie de manger de ces biscuits, j'ai mangé des épinards, du fromage, j'avais envie de salé. Mais j'en rachèterai, de ces biscuits-là ! (Mais pas pour le moment !!!)

Aujourd'hui, c'est le quatrième jour. J'ai choisi des Palmito, encore un régal de mon enfance, les goûters familiaux apportés par ma grand-mère. (C'est un peu un symbole. Comme de réussir à faire du vélo : "T'as vu, Mamie ! Je sais faire du vélo sans les petites roues !" Là, c'est "T'as vu, Mamie ! Je sais manger des Palmito et des Pim's !").
Je dois marquer l'envie de manger l'aliment sur une échelle de 0 à 10. Les autres jours, j'ai noté 9 ou 10. Aujourd'hui, j'avais surtout envie de salé. J'ai marqué 5. J'ai mangé 50g de Palmito. C'est vraiment délicieux, la texture est nickel, mais le goût devient rapidement peu intéressant, avec un fond de texture un peu trop gras, pas fondant, plutôt pâteux. Je pense qu'avec 3 Palmito, le rassasiement gustatif était déjà là. J'en ai mangé davantage parce que ça restait bon, et puis que c'est une étape dont je veux faire un vrai plaisir, je n'hésite pas à aller jusqu'au bout du plaisir, quitte à aller trop loin (puisque je ne dépasse pas les 100g indiqués et que j'attends la prochaine faim pour manger à nouveau).
Là, j'attends ma prochaine faim pour dire si j'ai mangé ou pas une collation, remplir le compte-rendu, et terminer ce volet, pour voir ce qu'est la prochaine étape.

C'était un vrai bonheur, cette étape ! Je pense que je recommencerai, parce que c'est pratique, les biscuits, et puis j'en ai une énorme envie, même si je n'ai jamais atteint les 100g. Même l’écœurement du premier jour était sympa à vivre ! C'est comme quand la voiture pile et qu'on se sent retenu par la ceinture de sécurité : ça n'est pas agréable, mais on se sent sécurisé. Cet écoeurement, c'est la preuve que je peux manger des biscuits, mais pas une quantité infinie. Et cette faim intense de légumes, le soir, c'est la preuve que l'équilibre se fait de lui-même, par envie et plaisir, pas par raisonnement et effort. Et hier, pendant mon EME du soir, j'ai mangé une boîte individuelle de salade de fruits, au lieu de manger du chocolat ! J'ai mangé du fromage, mais j'en avais mangé au repas, et il était moins bon pendant l'EME. Et en rangeant le fromage, j'ai vu la salade de fruits, et c'est de ça dont j'avais envie !
Par contre, je ne recommencerai pas tout de suite le repas de biscuits ! Là, je n'en ai plus envie pour le moment ! J'ai envie de trucs salés et surtout de salade verte avec du pain et de la vinaigrette ! Et en gras sucré, j'ai plutôt envie d'un truc frais et moelleux, comme le cheesecake qu'on a acheté. (Mais pas pour le moment. Pour le moment, je n'ai envie de rien, je n'ai pas faim).

J'ai aussi trouvé intéressant mes réactions : j'ai eu beaucoup plus d'EME pendant le repas de biscuits que pendant le repas de chips. Mes aliments préférés sont pour moi les plus difficiles à manger en respectant mes sensations, parce que dans ma vie, j'ai beaucoup plus souvent bridé mes envies de biscuits (fréquentes) que mes envies de chips (rares).

C'est comme un enfant qu'on porte dans les bras trop souvent : il marche moins bien que celui qu'on laisse marcher seul en veillant autour. Ces aliments, je n'ai pas appris à les manger, on les a toujours contrôlés pour moi, et plus grande, je les ai contrôlés de moi-même, avec quelques lâchages. Lors des goûters familiaux, qui restent d'excellents souvenirs, mon jeune oncle (mangeur régulé, et même plutôt petit mangeur) avait le droit de manger le paquet de Pim's s'il le souhaitait, mais moi, on m'en servait quelques-uns, et puis on me proposait une pomme. C'était très frustrant de voir mon oncle râler pour ne pas manger tous ses Pim's, alors que moi, je les aurais volontiers mangés pour lui...
"Et ta pomme, tu peux te la garder !"
Ben oui, ma grand-mère était un ange, c'était la seule personne capable de me convaincre de me laver, de participer aux tâches ménagères et de me laisser arracher une dent de lait, mais je n'ai pas toujours été aimable avec elle - enfin, loin des oreilles de ma mère, parce que si ma mère m'avait entendu parler comme ça à ma grand-mère, j'aurais fini l'après-midi punie dans ma chambre ! Ma grand-mère haussait juste les sourcils, et elle disait "Pfiou ! Mange des carottes, ça rend aimable !" et elle me laissait ruminer dans mon coin en rigolant (parce que je n'aimais pas les carottes, en plus !).

Et maintenant, ben... "T'as vu Maman, t'as vu Mamie ! Je sais (presque) manger des biscuits toute seule !"
C'est l'expérience alimentaire la plus drôle et la plus plaisante que j'ai fait dans toute ma vie !

dimanche 17 novembre 2013

Etape 8 - Volet 2 : Ajuster sa consommation à ses besoins

16/11

L'étape des 100g d'aliment gras et salé s'est extrêmement bien passée, même au boulot. J'ai mangé mes chips, je me suis arrêtée quand le goût changeait. Pas exactement quand il changeait. Un peu après, pour bien observer, déjà, et puis parce que j'en avais envie (une EME). Mais ce n'est pas très grave. C'est là que je réalise ma chance de ne pas être trop perfectionniste. Ne pas arrêter pile au moment où le goût change, ça veut dire ne pas respecter le protocole. Pour moi, ça n'a pas été très important. L'important, c'était de voir ce qu'était l'objectif, et de le sentir dans mon corps.

Et en effet : quand on mange un aliment gras et salé en y prêtant le maximum d'attention, on voit clairement que le goût change (sinon, il faut répéter l'exercice plusieurs jours, pour arriver à le percevoir). Et le goût change très vite. Au bout d'un moment, ce n'est même plus très intéressant de manger de cet aliment. Voilà pourquoi les mangeurs régulés arrivent à résister à des aliments qui nous rendent fous. Au bout d'un moment, leur corps ne le perçoit plus comme le même aliment.
Une chips est désirable et délicieuse. Au bout de quelques grammes, elle est désirable et bonne. Au bout de quelques dizaines de grammes elle est désirable, mais n'apporte pas de plaisir. Si on arrive à s'arrêter à ce moment-là, à se recentrer sur soi, la chips arrête d'être désirable, c'est comme si ça n'était pas le même aliment qu'au début.

Pour les mangeurs régulés, leurs capteurs sensoriels ne sont pas désorientés par des années de lutte contre soi, et du coup, ils perçoivent très rapidement que cette impression que "ce n'est plus le même aliment". Et en fait, c'est bien ça : au début, c'était l'aliment dont le corps avait besoin (pour se nourrir ou se réconforter). Et ensuite, ça n'est plus l'aliment dont le corps a besoin : il a pris tout ce qu'il avait à prendre de cet aliment.

Je suis passée au volet suivant, et horreur ! il s'agit de fractionner ! Comme l'étape qui m'avait paru la plus difficile.
Bon, après l'étape difficile, puis l'étape des chips, le fractionnement me fait moins peur. Et j'ai la chance de ne pas être trop perfectionniste, donc ça a été.
En gros, à la première étape du fractionnement, on doit enlever une petite partie de ce qu'on mange d'habitude.
Pour ce volet, il s'agit d'en enlever beaucoup. Par exemple, la moitié. Et de manger une collation si on a faim ensuite, en essayant d'ajuster la collation pour avoir faim au prochain repas. C'est un peu comme tenter de viser juste avec une fléchette. Au lieu d'ajuster le geste, on ajuste la portion qu'on consomme.
Au début, j'ai vu que j'y arrivais, et que j'avais un grand besoin de la collation, et d'une collation pas forcément légère, ou bien de deux ou trois collations légères à une demi-heure d'intervalle. Du coup, j'ai laissé une moins grande partie du repas, et j'ai baissé ma collation.

Maintenant, j'arrive à avoir faim pour le repas, à une demi-heure près. J'arrive à baisser ma consommation de nourriture pour avoir le ventre léger, ou à l'augmenter pour le sentir un peu plus plein. Ca dépend de ce que je veux ressentir. Parfois, le ventre léger, c'est parfait. Parfois, j'ai eu une journée inconfortable pour d'autres raisons que l'alimentation, et j'ai envie de sentir mon ventre un peu plus plein. En tous cas, ça n'a rien à voir avec le ventre tendu que j'avais avant en finissant mon repas.
J'arrive même, maintenant, à trouver assez inconfortable d'avoir le ventre "un peu plus plein". Même si c'est à peine un peu plus plein, je sens une différence. En fait : je sens mon ventre très présent, alors qu'avec le ventre léger, je sens mon corps bien. Ca ne m'empêche pas de ne pas souhaiter le laisser "léger" tout le temps. Mais c'est une évolution intéressante.

Hier, par exemple, j'ai préféré ne pas prendre le dessert à la fin du repas, pour garder cette sensation de ventre léger. Je n'ai pas ressenti de manque : le dessert était au frigo, il n'allait pas s'envoler.

Encore une fois, je précise : ça n'empêche pas mon EME du soir. Tout ce que ça change, ces étapes, c'est que je me sens infiniment mieux, même quand la journée est difficile. Je prends ma journée différemment, je prends ma soirée différemment, j'essaie d'identifier mes inconforts avant qu'ils ne deviennent des problèmes.

Parfois, l'après-midi, je me cuisine un gâteau pour le repas du soir, et je profite des effluves. Parfois, je me cuisine des haricots verts, et j'ai le même plaisir d'anticipation à profiter des effluves.
Aujourd'hui (samedi), on est allé faire les courses, on a envie d'une raclette pour ce soir. J'ai trouvé du cheesecake Gü en promotion, j'en ai pris. J'ai pris aussi de la salade mesclun en DLC. Et j'ai salivé tout pareil en m'imaginant manger des deux. C'est en grande partir pour ça, pour ce plaisir à manger autant des aliments très caloriques qu'à manger des aliments peu caloriques, que je me sens mieux en accord avec moi-même (et puis la RPC, aussi, quel outil !). Du coup, l'EME du soir, je ne focalise pas dessus. On verra bien plus tard ce qu'elle devient. Pour le moment, moi, je deviens plus zen et de bien meilleure humeur, plus ouverte à moi-même et aux autres, mieux capable d'encaisser les petits inconforts du quotidien.

vendredi 8 novembre 2013

Etape 8 - Redécouvrir la satisfaction alimentaire

3/11/2013
11h

Le volet 1 de cette étape, c'est de remplacer son déjeuner par un aliment très calorique salé. Ca dure 4 jours. On doit se servir 100g de l'aliment choisi, et ensuite, si on a encore faim, on doit attendre une heure avant de prendre la collation de notre choix (le même aliment ou un autre, comme on veut).
On peut aussi se peser avant et après l'expérience (le but, c'est d'être convaincu par la preuve que si on respecte ce protocole, on ne grossit pas). Je n'ai pas de balance, et je ne souhaite pas me peser, donc j'ai coché que je ne veux pas. On doit manger l'aliment lentement, en dégustant, et arrêter, si on le peut, quand le goût change. Si on ne le peut pas, on ne doit pas dépasser les 100g.
En principe, si on arrête au bon moment, on doit ressentir une lassitude agréable du goût

L'objectif de l'expérience, c'est d'essayer de ressentir ce changement de goût. Il correspond au rassasiement spécifique, c'est-à-dire que c'est un message que notre corps envoie : "C'est bon, n'en jetez plus, j'ai pris tous les nutriments dont j'avais besoin, je ne veux plus cet aliment" et que notre cerveau traduit en disant "C'est moins bon".
Parfois, le cerveau prend sur lui de ne pas envoyer ce signal, parce qu'il voit qu'on n'est pas très bien dans son assiette, et que l'aliment est un bon doudou, il calme notre émotion. Donc même si le corps n'a pas besoin des nutriments présents dans l'aliment, le cerveau en donne envie quand même, pour qu'on puisse y puiser du réconfort. Et une fois pris le réconfort, il nous envoie le signal de moins bon.

C'est un signal ténu, il faut être en pleine conscience pour le ressentir. Il faut aussi s'autoriser à manger de cet aliment, parce que sinon, on risque de nier cet affadissement du goût, de se leurrer en projetant un bon goût (le cerveau fait ça très bien, quand on mange distraitement : il projette sur grand écran les sensations positives du début de la dégustation, au moment où l'aliment était succulent, et on croit que ce qui est projeté est vrai, parce que ça l'est... sauf si on y prête attention.)
Je trouve que les 100g, c'est bien. J'ai choisi les chips, comme aliment très calorique salé. Même avec une grosse envie, je ne pense pas que ça soit possible de manger 100g de chips en mode dégustation en ressentant du plaisir tout le temps. Il y a forcément un moment où le gras et le sel sont la seule sensation perceptible.
Et pourtant... je suis sûre qu'avant, j'aurais pu manger 100g de chips sans sourciller, et même davantage, et du chocolat après pour faire passer le goût du sel.

Donc samedi, premier jour de l'expérience, j'étais toute heureuse ! Ça a fait rire mon mari. On s'est souvenu d'il y a 6 ans, quand je suis revenue de chez une diététicienne en pleurant parce qu'on avait dû acheter des yaourt Danone au lait demi-écrémé (alors que c'est pas la mort... ils sont bons, ces yaourts).

 Les chips, c'est un rayon dans lequel je ne vais jamais jamais, que je connais juste parce qu'on doit passer devant pour prendre du coca ou de l'eau minérale (et maintenant, avec ma sodastream, j'ai moins envie de coca ou d'eau minérale). Bref, c'était presque une expédition exotique !

Il y a des tas et des tas de chips différentes ! J'ai choisi soigneusement. J'ai pris des bio, comme ça, pour voir. Des "éthiques", parce qu'elles étaient originales : des pommes de terres violettes et des bleues ! Je n'ai jamais goûté ces chips-là. Et un paquet de Vico au vinaigre balsamique. (L'expérience dure 4 jours, donc j'ai pris 4 paquets). Au passage, j'ai découvert des chips de légumes (betterave, patate douce, panais, carotte), et j'en ai pris (pour goûter, quand j'en aurais envie, après l'expérience).

J'étais impatiente de commencer, mais voilà : ma faim n'était pas là. J'avais eu mon EME du soir, et j'avais mangé sans faim et plus que d'habitude (enfin, plus que depuis quelques semaines, c'est-à-dire à peu près autant qu'avant de me lancer dans la méthode A/Z). Je m'étais réveillée un peu nauséeuse (moins que cet été, mais comme je suis plus sensible à mes sensations, et que je n'avais pas éprouvé celle-ci depuis longtemps, c'était bizarre.
Ma faim est revenue vers 16h.

J'ai pesé mes 100g de chips (les bio, pour avoir le goût des chips auquel je m'attendais, sans vinaigre ni pommes de terre colorées). Ca fait une sacrée assiette !
J'ai mangé en dégustant, très lentement. J'aime manger les chips par trois, comme un mini-sandwich feuilleté. Donc je les ai mangées par trois, comme j'aime, mais en prenant le temps de déguster entre chaque trio. Le goût a commencé à changer vers la moitié de l'assiette. Puis il est devenu juste salé. L'arrière-goût de pomme de terre était encore très bon. Puis il a changé aussi, et j'ai arrêté un moment. J'ai regoûté, pour être sûre. Et bof, rien d'intéressant. J'avais encore envie d'en manger, mais plus de plaisir. Donc j'ai arrêté. Le plus difficile, c'est que j'avais encore faim. Sans l'étape du fractionnement, je n'aurais pas pu m'arrêter en ayant faim comme ça.
J'ai pesé ce qui restait : 57g. J'ai picoré deux ou trois chips de plus, mais bof.

J'ai patienté, puisque je devais attendre une heure avant de calmer mon reste de faim. Et en fait, il a disparu ! Je ne me sentais pas lourde, pas écoeurée, je n'avais absolument plus du tout envie de chips (sans en être dégoûtée), j'avais envie d'orange et de gâteau (j'ai fait deux cakes banane/gingembre et une tarte aux poires - pas terrible, mais j'ai envie de manger toutes les poires qui sont dessus !)

Je me suis dit que zut, ma faim n'allait pas reparaître de sitôt ! Et en fait, si. A 19h, elle était là. A 19h30, elle était suffisante pour que je mange. J'ai mangé une orange (un vrai délice) et une bonne part de cake banane/gingembre. J'ai arrêté. J'avais encore une toute petite faim au bout d'une dizaine de minutes, alors j'ai mangé du chocolat. Un demi carré au piment... un demi carré à l'orange... puis le reste du carré à l'orange. Et puis le reste au piment... Et là, c'est bon, j'étais bien, je n'avais plus faim, je n'avais pas trop mangé.

Ma faim est revenue à nouveau à l'heure de l'EME. J'en ai profité pour manger du fromage, encore du gâteau, un petit morceau de tarte aux poires (avec moins de pâte que de poire, et quand je dis petit, c'est vraiment petit, ça rentre dans une cuillère à soupe). La faim a disparu, mais j'avais envie de chocolat, donc j'en ai mangé, au-delà de ma satiété, donc, mais bon, tant pis ! Ce matin, café sans sucre (j'ai apprécié de le prendre sans sucre, pendant l'étape du fractionnement, donc tant que ça ne redevient pas désagréable, je continue : ça fait une prise alimentaire de moins, ça me rapproche de ma future bonne faim pour le déjeuner), et j'attends ma bonne faim pour manger mes chips !

Au menu : "Brut de chips" Vico, saveur vinaigre balsamique.

Je garde pour les jours d'école (demain, c'est la rentrée) les paquets de chips "éthiques" violettes et bleues, parce qu'ils font pile 100g (les autres font 125g, et je ne compte pas emporter ma balance à aliments à l'école !). J'ai aussi prévu des salades de fruits (des toutes prêtes, mangue, ananas, papaye) pour la collation de l'école, si j'ai faim après les chips. (Quand je suis plus active, la faim est parfois plus présente).

C'est une chouette étape, en tous cas !

jeudi 7 novembre 2013

Bilan du test sur la satiété

3/11/2013
10h30

J'ai terminé (enfin !!!) mon étape du fractionnement. Je n'ai pas aimé du tout. Par contre, j'ai appris des choses :

- effectivement, parfois, je peux enlever une petite partie de mon repas. Petite. Pas grande.

- une petite faim de "pas assez mangé" existe. Du coup, j'ai accepté de manger plus lentement. Avant cette étape, je ne mangeais pas à toute vitesse, certes, mais je sentais un peu de pression : comme je dois arrêter quand la faim n'est plus là, j'ai envie de profiter à fond de sa présence, et j'enchaîne assez rapidement les plats. Maintenant, je prends du temps entre chaque plat pour étudier comment est ma faim. Cette petite faim de "pas assez mangé" met un peu de temps à apparaître, et quand elle est présente, c'est un plaisir, puisque je peux manger encore sans souci. Quand elle ne l'est pas, ce n'est pas très grave : comme j'ai arrêté à temps pour m'observer, je sais que la faim reviendra dans un temps acceptable, pas frustrant. Et puis le temps de pause pour observation a généralement calmé l'envie de manger émotionnelle de fin de repas.

- avec cette technique, j'ai faim à l'heure des repas, la plupart du temps. Et même, parfois, j'ai faim à l'heure habituelle de mon EME du soir, donc si je ne dépasse pas ma satiété à ce moment-là, ça n'a pas de répercussion. Parfois, je mange avec faim à l'heure de mon EME, j'arrive à ne pas trop dépasser la satiété, et du coup, j'ai un peu faim le matin (oh, pas une grande faim. La dernière fois, 4 noisettes à 10h, et j'ai retrouvé la faim à 13h30 !)

- quand on mange des légumes ou des fruits, on atteint la satiété, mais la faim revient beaucoup plus vite.
Lors d'un repas, j'ai mangé une orange en entrée, parce que je voulais être sûre sûre d'avoir la place pour la manger en entier, tellement j'en avais envie. Je l'ai mangé en mode dégustation, et c'était un plaisir intense ! Ensuite, manchons de poulet marinés, et céleri. J'avais une intense envie de céleri. Tellement intense que je m'en suis resservie, renonçant sciemment à l'idée de prendre du fromage et du dessert. Environ deux heures plus tard, j'ai eu faim à nouveau, et j'ai choisi de manger du fromage. Le soir, j'ai encore eu faim, à l'heure du repas, et j'ai réduit la taille de mes plats (sauf le céleri, parce que j'en avais encore très envie !) pour pouvoir prendre davantage de dessert.

- j'ai mangé des bouchées d'aliments. Il y a du très bon pâté, du très bon saucisson, et j'avais envie d'en manger, mais je ne voulais pas que ça prenne la place d'autre chose. Ca n'était pas une grosse envie. Du coup, j'ai dégusté un quart de tranche de saucisson, et une demi-cuillérée de pâté. C'était bon, mais le goût gras qui d'habitude m'enchante m'a paru peu agréable, donc je me suis plongée dans les délices de mon céleri sans aucun regret.

Bref, une étape désagréable, qu'on ne peut pas faire si on a pas acquis un minimum la RPC et la technique de dégustation. Un moment dangereux, parce qu'il ressemble à un régime si on se met trop la pression. Mais au final, c'est l'étape qui m'a appris le plus sur les effets de mon comportement, ma capacité (future, hein, il n'y a rien d'acquis du tout) à adapter mes prises alimentaires pour garder le plaisir tout en respectant mes sensations, mes envies, mes besoins.

Et en fait, sans cette étape, je n'aurais pas pu aborder confortablement l'alléchante étape suivante.
Par contre, je n'ai pu comprendre et accepter les bienfaits de cette étape du fractionnement que quand j'ai abordé l'étape suivante. Elle est vraiment difficile, je trouve, c'est pas un hasard si on trouve plein de posts dessus, dans le forum Linecoaching, et si des personnes qui sont là depuis longtemps la recommencent inlassablement parce qu'elles veulent la réussir (peut-être trop parfaitement ?). C'est clairement une clef.

mercredi 6 novembre 2013

Je mange du vrai, maintenant

31/10/2013
11h45

Mon mari, méfiant au début ("Oh non, pas encore un régime..."), s'est rasséréné. Maintenant, il est carrément content : je ne cuisine plus d'ersatz, je cuisine du vrai.

Dans mes gâteaux, je mets du vrai sucre, et je le choisis roux. Je mets de la farine semi-complète, je la trouve plus belle. Elle est plus chère que celle que j'utilisais, mais ça donne plus de prix à l'aliment que je cuisine. Je mets le nombre d'oeufs indiqués, au lieu de voir si avec un, ça va. Je mets du vrai beurre, au lieu d'utiliser celui à 41% qui me contentait avant.

Dans ma quiche, je mets les trois oeufs, pas un seul. Des lardons, plus du bacon. Et je ne cherche plus à ajouter des légumes (mais là, l'idée d'une quiche aux poireaux commence à me tenter, je la ferai. Je ne cherche pas non plus à éviter les légumes !). Je mets de la vraie crème, au lieu d'utiliser l'allégée. Et pour le gruyère, j'en mets pour de vrai, au lieu de le répartir pour que ça fasse comme s'il y en avait assez.
Hier, la pâte feuilletée toute prête que je voulais utiliser était périmée (gonflée, avec une odeur inhabituelle), donc je l'ai jetée (ça m'énerve, de gaspiller ! J'aurais dû la congeler à temps !). Du coup, j'ai ressorti la recette de ma mère, pour une pâte brisée maison, qui s'étale au doigt (enfin, en forçant bien, quand même !). J'y ai mis du vrai beurre. J'avais du temps, c'est les vacances. Le goût de ma quiche est incomparable !

Mon mari s'intéresse de plus en plus à la dégustation et à ses sensations. Du coup, quand il s'est servi de la quiche, il en a pris comme d'habitude : deux parts. Mais au final, il a reposé une part. Et il a dit que sérieux, c'était bien que ça soit terminé, les quiches allégées ! Que oui, en effet, quand ça n'était pas allégé, ça nourrit davantage, et donc on a besoin d'en prendre moins. Et que le niveau de plaisir était vraiment bien plus grand.
Et il a demandé si c'était long et pénible, de faire cette pâte, parce que bon, la pâte achetée, c'est comme la vinaigrette : on trouve ça bon tant qu'on a pas regoûté au fait maison ! Après, c'est juste pratique (parce que les vacances, ça ne dure pas !).

En fait, les régimes amènent à penser que nous avons besoin d'un certain volume d'aliments pour être bien. Alors que non. Pour que notre corps soit bien, on a besoin d'un certain nombre de calories, pour qu'il fonctionne, d'une certaine catégorie de nutriments pour qu'il ne soit pas en carence, et d'une bonne dose de plaisir, pour qu'il puisse les assimiler sans la crainte de s'empoisonner. En mangeant en pleine conscience, j'ai observé que je pouvais manger plus de salade que de gâteau (même si le gâteau est l'unique aliment de mon repas, je l'ai déjà fait). J'ai vu aussi qu'après le gâteau, je n'ai pas faim pendant longtemps. Et qu'après la salade, j'ai faim assez rapidement (pas non plus une heure après, hein !).

Si j'en crois mes vêtements, un peu plus serrés après le repas d'anniversaire de ma marraine, c'est bon, j'ai régulé. Ils sont moins serrés. J'ai régulé en mangeant du foie gras, du fromage, du chocolat, du gâteau, et de la salade, parce que j'avais une intense envie de salade. Je ne sais pas si j'ai perdu du poids. Ca me tracasse un peu, et ça m'embête, parce que le poids, prise ou perte, est un stresseur qui conduit aux EME. Mais je persiste à être sûre que ce n'est pas l'essentiel.

Mon envie de salade était très intense : au repas de ma marraine, j'ai goûté le foie gras (très très bon), et je l'ai laissé de côté, pour être sûre d'avoir assez de place pour manger la salade verte, dont j'avais envie depuis deux jours (mais à la maison, il n'y en avait pas, juste du coleslaw, et bon, ça a beau être du légume, ça n'est pas de la salade verte). Du coup, c'était rigolo : dans l'assiette de ma mère, il y avait toute la salade, plus du tout de foie gras et plus de gésiers confits. Dans la mienne, il restait un peu de gésier confit, presque la moitié du foie gras et aucune trace de salade ! En principe, ma mère et moi, on a la même ligne de conduite : les légumes, c'est pour la maison. Dans les fêtes, on les laisse aux autres ! Sauf que là, comme j'avais mangé deux fois du foie gras chez moi, et zéro salade, j'avais envie de salade, pas du foie gras ! Au final, ma mère et moi avons mangé, je pense, la même dose de foie gras et de salade, mais répartie sur plusieurs repas. J'ai aussi regretté qu'il n'y ait pas de haricots verts avec la (succulente) viande. Il y avait des pommes de terre sautées, mais vraiment pas terribles. La sauce aux cèpes était délicieuse, mais trop riche, je n'avais plus très envie de gras. J'avais envie de haricots verts ! A la maison, il n'y en a pas (ou alors je ne les ai pas vus dans le congélateur). Mais on a des épinards, donc on a mangé des épinards.

C'est la première fois que l'envie de légumes est aussi intense. Elle est revenue plusieurs fois, depuis que j'ai commencé cette méthode, mais jamais avec autant de force et de persistance. Je suis encore dedans, d'ailleurs, j'ai pris un sachet de jeunes pousses de salade, avec de la roquette (la dame chez qui on achète des légumes n'était pas ouverte, j'ai acheté en sachet). Et on a terminé les épinards, alors que souvent, il en reste un peu, à peine, qu'on n'a pas très envie de finir et qu'on s'oblige à terminer. Là, non, on a tout mangé avec délice ! Faut dire que mon mari adapte les proportions, maintenant. Parce que comme je ne m'oblige en aucun cas à terminer un truc dont je n'ai pas envie, c'est lui qui s'y colle, et bon, ce n'est pas très agréable de manger quelque chose dont on n'a pas envie.
Il a fait une omelette-pomme de terre avec 4 oeufs, mais comme je n'ai pas mangé ma part habituelle, il en restait. Il s'est résolu à la terminer à midi, et on a décidé que la prochaine omelette, elle n'aurait plus que 3 oeufs. Et hop ! Plaisir et économie !

J'ai aussi une envie de fruits. Plutôt en tarte (envie d'une tarte aux poires avec ma pâte brisée maison). Et une orange. Je me vois la peler, les couleurs, les odeurs, le goût, la texture de la pulpe... Aux prochaines courses, j'achète des oranges !

mardi 5 novembre 2013

Etape 7 - Volet 2 : Je teste ma satiété

31/10/2013
11h

Le volet 2 est le plus difficile. C'est mon avis, et c'est partagé par beaucoup de ceux qui mettent en pratique la méthode. J'ai beaucoup lu les forums sur ce sujet. Je suis même sortie de ma réserve pour poster à mon tour, et j'ai obtenu une réponse à mes questions qui m'a aidée à mieux envisager cette étape. M'enfin, ce n'est pas ma préféré, c'est vraiment la plus difficile.

Il s'agit du fractionnement. En gros, on continue à travailler le fait d'avoir faim, de manger en dégustant le plus possible, de pratiquer la RPC. Et on ajoute une contrainte : réduire le nombre de plats ou la quantité d'un des plats consommés.
Par exemple : sauter l'entrée, ou bien prendre une part moins importante.
Les filles, sur le forum, disent : "laisser une petite place".

Pour moi, c'est la partie qui ressemble à un régime. Ca amène à se restreindre. Ce qui fait que ça n'est pas un régime, c'est que cette phase, c'est juste une phase d'observation, un test ("tester sa satiété").
Ca permet, je pense, de voir qu'une plus petite part de nourriture suffit à nous rassasier au niveau nutritif et plaisir.
Ca permet aussi de commencer à travailler l'appétit prévisionnel : quand on mange moins au repas numéro 1, ça laisse une chance d'avoir faim à l'heure du repas numéro 2.
Si on ressent la faim entre les deux repas, on doit manger une collation adaptée à la faim (grande faim grande collation, petite faim petite collation).

Je suppose que ça permet aussi de travailler la tolérance, la capacité à se séparer des aliments (comme jeter un aliment, lors d'un précédent exercice). Ca semble trois fois rien, de décaler un peu le couteau sur la part de quiche (enfin, quoi, elle ne va pas disparaître, s'envoler, et le lendemain, le goût est encore meilleur que le jour-même !), mais c'est énorme. Hier soir, j'ai décidé de sauter le fromage, parce que je n'en avais pas une grande envie, et de ne pas décaler le couteau sur la part de quiche. J'ai dégusté ma part en pleine conscience, un vrai bonheur ! Quand elle a cessé d'avoir du goût, je suis redescendue de mon nuage, et j'ai regardé ce qui restait... Ben il restait l'équivalent de ce que j'aurais laissé, en décalant mon couteau... Mais laisser par plaisir (par absence de plaisir) et renoncer consciemment à un plaisir potentiel, ça ne revient pas au même, pour moi.

Le fait de renoncer à une partie de son repas déclenche des EME chez beaucoup. C'est mon cas. C'est très dérangeant. Ce qui m'aide, c'est que je me rappelle régulièrement que c'est un test, une observation, une expérience.
Ce qui m'aide, c'est aussi de refréner mon perfectionnisme (je ne me savais pas si perfectionniste !) : si Zermati dit "sauter UN plat OU renoncer à UNE PETITE partie du plat", je n'ai pas besoin de renoncer à une bonne partie de plusieurs plats et en plus à en sauter un.
Exemple : le matin, je renonce au sucre dans le café.
A midi, je place le couteau pour découper une part de quiche, et je le décale légèrement pour en couper légèrement moins. Je me sers de la salade, et j'en repose une ou deux feuilles dans le plat.

Les deux premiers jours, j'ai ressenti une espèce de faim très perturbante. Ca ne ressemblait pas à une EME, ni à une petite faim. J'ai osé en parler dans le forum, et l'une des fidèles participantes a dit qu'à son avis, si ça apparaissait 5-10 minutes APRES le repas, c'était de la faim. Que je n'avais pas assez mangé.
En effet, les EME d'après repas, en principe, elles arrivent dès la fin du repas (la mousse au chocolat n'a plus de goût, mais on a du mal à poser la cuillère), et elles disparaissent 5-10 minutes après.
Du coup, oui, c'est bien une faim, une que je ne connaissais pas. Ni la petite, ni la bonne, ni la grande. C'est la faim de quand on n'a pas assez mangé. C'est un truc que je n'avais jamais vécu, ça.

Maintenant, après le repas, j'attends, et si elle apparaît, cette petite faim perturbante, taraudante, je mange un truc, ou je bois un rooibos sucré, et là, je me sens bien, à satiété.

Il me reste encore quelques jours d'exercices avant de finir cette étape. En principe, c'est pour dimanche (là, quand j'écris cet article, on est jeudi). Il me tarde !

lundi 4 novembre 2013

Etape 7 : Je découvre la satiété

J'en suis maintenant à l'étape 7. Elle n'est pas facile.
Le premier volet est assez simple, mais je n'ai pas aimé : il faut cocher des images représentant l'assiette qu'on mange selon l'aliment qui est dedans. Je ne savais plus trop quoi cocher. Je ne remplis plus mes assiettes de la même manière qu'il y a deux mois, et le changement est trop récent pour que je puisse le considérer comme ancré.
De plus, le repas d'anniversaire de ma marraine n'était pas encore tout à fait assimilé par mon corps, donc certaines assiettes, que j'aurais trouvées très incitatives en temps normal, me paraissait limite écoeurante rien qu'à les regarder.
Du coup, j'ai tout mélangé : mes proportions d'avant sur certains aliments, mes proportions de maintenant sur d'autres, et mes envies du moment.
Bref, pas très concluant.

Mais ce n'est pas grave : l'objectif, c'est de chercher quel type de mangeur on est.
Moi, je suis clairement une petite mangeuse. Ca n'apparaît pas dans mes choix, et le bilan de l'activité est neutre (puisque ça concerne une impression qu'on a, pas notre réelle activité), mais je l'ai découvert assez récemment : j'ai un petit appétit, facile à combler, et quand je mange des aliments riches, la faim revient très très tardivement.
Après le repas chez ma marraine, il m'a fallu 24 heures pour avoir une petite faim.

dimanche 3 novembre 2013

Etape 6 - Volet 3 : Réapprendre à manger pour se réconforter

31/10/2013
10h

Dans le livre de Zermati ("Maigrir sans régime"), il dit que c'est normal de vouloir se réconforter avec de la nourriture, que tout le monde le fait, et que ça fonctionne. L'une des définitions de l'obésité qu'il propose, si je me souviens bien (j'ai prêté mon exemplaire, je ne peux pas vérifier) est une augmentation des cellules adipeuses, accompagnée de l'incapacité à se réconforter avec de la nourriture.

Les mangeurs régulés savent se réconforter par plusieurs moyens, notamment la nourriture. Leurs repas suivants se régulent d'eux-mêmes, inconsciemment. Zermati décrit notamment un de ses réconforts, et il y arrive drôlement bien.

Les mangeurs non régulés, quand les autres moyens ne fonctionnent pas, se tournent vers la nourriture, tout comme les mangeurs régulés (normal : à la base, les deux types de mangeurs sont de la même espèce : humains). Sauf que, comme pour eux la nourriture réconfortante (riche, quoi) est entachée de pensées négatives, elle entraîne un réconfort suivi d'une culpabilité qui anéantit le réconfort, et qui oblige à le chercher de nouveau, ce qui entraîne encore une fois de la culpabilité, etc.
Du coup, ils ont un trouble du réconfort. Ils ne savent plus manger pour se réconforter. Or c'est inévitable de chercher du réconfort dans la nourriture. Les humains sont comme ça. On ne peut pas, durablement, éviter de chercher du réconfort dans sa nourriture.

Du coup, la méthode essaie de nous apprendre à nous réconforter.

Pour cela, il faut choisir un aliment idéal, qui rappelle de bons souvenirs, et le déguster en pleine conscience. A la fin, en principe, on est réconforté.

Pour appliquer cette partie, j'ai eu un souci : je n'avais pas de souci, donc pas de besoin de réconfort (c'est les vacances !).
Et puis finalement, en cherchant bien, je me suis aperçue que je stressais un peu à l'idée du rassemblement familial pour l'anniversaire de ma marraine.
Déjà, les foules m'angoissent.
Ensuite, la dernière grande réunion familiale, c'était pour fêter mon mariage (6 mois après, parce que je ne voulais pas être stressée le jour de mon mariage, donc ce jour-là, c'était en petit comité). Et je pesais à peu près 30 kilos de moins.
Et enfin, pour ma famille proche (parents, frères, belle-soeurs), ça fait un bail que je pesais 30kg de plus, mais je venais de m'apercevoir que ma perte de poids se voyait sur mon visage (dans le reflet de l'ordi, soudain, je l'ai vu). J'étais un peu anxieuse aussi pour ça : est-ce moi qui croyais que ça se voyait, ou bien est-ce que ça se voyait pour de vrai ? (Sérieux, y a des motifs vraiment idiots pour s'angoisser, quand même !!!)

Donc j'ai mangé en mode "réconfort". Je ne me souviens plus du tout des aliments choisis. Et ça marche !
Ca n'empêche pas forcément l'EME du soir, mais en tous cas, je me suis sentie réconfortée après cette expérience.

Après le repas chez ma marraine, j'ai eu une EME, le soir. Mais je n'avais pas faim du tout, mais alors pas du tout du tout, et je n'avais pas pris de citrate de bétaïne (mon remède miracle), parce que je voulais garder le contact avec mes vraies sensations.
Du coup, j'ai fait une séance de RPC, centrée sur les pensées, et puis je suis revenue sur un épisode qui m'a énormément perturbée lors du repas de ma marraine. Ensuite, une fois vraiment revenue au calme, une fois bien réfléchi et digéré cet épisode perturbant, j'ai utilisé l'audio de l'espace de respiration de fin de journée. Et j'ai utilisé cet épisode pour remplir le questionnaire du troisième aliment réconfortant et accéder à l'étape suivant. Ca ne m'a pas empêchée de céder à l'EME ensuite, mais vu le niveau de non-faim, j'ai très très peu mangé.



Voici l'épisode qui m'a perturbée et l'aliment qui m'a réconfortée.

Tout s'est très bien passé, j'ai été nourrie d'amour, comme le dit Apfeldorfer dans son livre "Mangez en paix", j'ai apprécié la musique (il y avait le club de danse de ma marraine, donc c'était repas dansant, j'ai aimé voir mon oncle et ma tante danser, ça m'a rappeler plein de bons souvenirs, j'ai adoré voir les enfants de mes cousins jouer avec mon neveu, aider ma belle-soeur à changer ma nièce sur deux chaises rapprochées et bancales, papoter avec les uns et les autres. C'était vraiment bien !). Petite cerise sur le gâteau : ma famille proche s'est carrément écriée que ma perte de poids se voyait, j'ai dit "oui, je le vois sur le visage", et ma belle-soeur a dit "oui, mais sur les fesses aussi, nettement". La famille moins proche est polie, elle n'a fait aucune remarque (et au fond, il est très possible que la plupart s'en fiche complètement, et que certains soient simplement désolés pour moi, en positif). La foule était bien angoissante, mais je suis restée dans la sphère de ceux que j'apprécie le plus, donc ça allait.

Mais à un moment, en allant me rasseoir, ma grand-tante m'a prise par le bras pour papoter un peu. Et son mari, que je n'apprécie pas (mais bon, il la rend heureuse depuis plus de 40 ans, donc bon...), a demandé qui j'étais. Ma grand-tante le lui a rappelé (il a 95 ans, il est beaucoup plus âgé qu'elle), et il était tout content de me voir, parce qu'il apprécie ma mère. Au moment de retourner m'asseoir, il a gardé ma main dans la sienne (déjà, pour moi qui suis un peu angoissée par les gens que je connais mal, paralysée par mon extrême politesse, et le sentiment aigu de mon hypocrisie, c'était pas un excellent moment). Ma grand-tante lui a dit "Allons, voyons, lâche-la, qu'elle puisse aller manger !" Il a répondu "Non, il ne faut pas qu'elle mange, c'est mauvais pour elle". Alors là, politesse extrême ou pas, j'ai secoué la main (mais il tenait fort, et bon, il est très âgé, je ne voulais pas lui faire mal, alors ma grand-tante, qui a vite compris l'incident diplomatique, m'a aidée à me dégager), et je suis repartie à ma place toute énervée (avec un sourire vers ma grand-tante, du genre "T'inquiète pas, ce n'est pas grave", mais là, c'était pour la rassurer).

J'ai saisi ma fourchette, et puis là, non, je ne pouvais pas. J'avais réussi à gérer le repas plutôt bien, il me restait de la faim à combler. Mais j'étais trop énervée, je savais que je n'allais pas pouvoir en profiter. J'ai reposé la fourchette. J'ai fait un peu de RPC, et puis j'ai écouté les conversations autour de moi, en acceptant d'avoir été bouleversée (pas dans le sens d'avoir envie de pleurer - ce qui aurait été le cas avant. Dans le sens : super en colère. Que ce mec, ancien docteur, en plus, ait voulu me donner des leçons pour maigrir, à moi qui ai pris des dizaines de kilos grâce aux judicieux conseils des pro-régime, alors même que j'entrevoyais une vraie solution à mon problème... J'étais vraiment en colère), mais en remettant à plus tard le fait d'analyser tout ça.

Et puis j'ai repris ma fourchette, quand j'ai été prête (encore en colère, mais plus sur le versant bouillant et précipité), et j'ai mangé en mode dégustation-réconfort. 
C'était la pâte feuilletée du siècle, pile l'aliment idéal que je n'avais pas trouvé dans le tortillon de pâte feuilletée du marché. Le réconfort a marché à fond, rien à voir avec le petit réconfort que j'avais pratiqué sur ma petite anxiété. J'avais une grosse colère inexprimée (et pas possible à exprimer pour le moment), et la pâte feuilletée a fait s'envoler mes soucis. Provisoirement, bien sûr : le réconfort alimentaire ne résout rien, même pour les mangeurs régulés. Ça permet juste de ne pas se noyer dans l'inconfort. Mais ça fonctionne ! J'ai pu profiter à fond du reste de la journée.

Plus tard, le soir, pendant ma respiration de pleine conscience, j'ai réfléchi à tout ça. J'ai laisser ma colère s'exprimer en moi, j'ai noté les effets physiques que ça me faisait. Je l'ai petit à petit digérée. J'ai réfléchi aux causes de ma perturbation. Je pense que si ça ma autant remuée, c'est que j'ai pris conscience que j'ai grandi. On ne peut plus me parler comme si j'avais 10 ans et que je ne savais pas m'alimenter. Je me laissais parler comme ça jusqu'à il y a peu, mais maintenant, c'est terminé. Depuis que je sais que les régimes ne sont pas une solution au surpoids, je ne peux plus écouter les leçons d'un pro-régime. Je trouve ça d'une incommensurable bêtise. Et j'ai acquis un peu plus de respect de moi-même, un peu plus de conscience d'être une vraie adulte, pas une adulte mal grandie. Avec des défauts, c'est sûr, des imperfections, mais une vraie adulte quand même.

Du coup, ma colère a disparu (il m'en reste encore un peu, mais ce n'est plus de la colère, c'est de l'indignation). Il me restait le ressentiment envers le mari de ma grand-tante. C'est comme ça, je suis comme ça : j'ai besoin de chercher pourquoi les gens sont idiots ou méchants. J'ai encore de grandes illusions sur la nature humaine, et elles me sont précieuses, je tiens à les garder.
J'ai continué à réfléchir, j'ai essayé de me placer de son point de vue à lui. Et finalement, je me dis que s'il a agi comme ça, c'était pour m'aider, par respect et amitié pour ma mère. Dans son schéma de pensée, je suis en danger, il faut me sauver, et un régime est le seul moyen de me sauver.

Du coup, ça va beaucoup mieux. Je suis toujours indignée, je ne l'aime toujours pas, mais je peux envisager un jour de lui pardonner. C'est idiot, mais c'est important pour moi de pardonner, ça rend zen. Moins il y aura de pensées négatives dans le monde, mieux il se portera. C'est ma manière à moi d'être écolo : tenter de ne pas polluer la planète avec des pensées négatives.
Bon, après, les pensées négatives envers les gens, c'est comme les EME : on travaille pour les éviter, mais on n'y arrive pas toujours !!!

samedi 2 novembre 2013

Etape 6 - Volet 2 : Décrire son aliment idéal

31/10/2013
8h50

J'ai fait, dans la foulée, le volet 2 de l'étape 6.
Il s'agit de décrire son aliment idéal, puis de le goûter et de voir s'il correspond à nos attentes, en quoi il correspond, et ce qu'on changerait pour qu'il y corresponde.
Je pense que ça aide à devenir un mangeur difficile.

J'ai choisi un des tortillons de pâte feuilletée que j'ai acheté sur le marché. J'en avais très très envie, et il était bon. Mais il ne ressemblait pas à mon aliment idéal. J'ai écrit ça, avant la dégustation, dans la fenêtre où je devais dire ce qu'il faudrait changer pour qu'il ressemble à mon aliment idéal : "Des cristaux de sucre devraient briller à la surface. Le feuilletage devrait être moins foncé (moins cuit). L'odeur devrait exhaler davantage de beurre. Le biscuit devrait être friable et croustillant sous les doigts."
Et après la dégustation, sur une échelle de 0 à 10, je lui ai donné 4 comme mesure de sa correspondance avec mon aliment idéal.

Depuis, j'ai goûté l'aliment de la même catégorie qui mériterait 10 sur l'échelle : lors du repas d'anniversaire de ma marraine, qu'elle a transformé en grande réunion familiale, avec tous les oncles, tantes, cousins, et ses copains du club de danse, le traiteur a servi des coquilles et crevettes dans une pâte feuilletée en forme de poisson. La meilleure pâte feuilletée que j'ai goûtée. La texture, le goût de beurre, le haut feuilletage, la cuisson : 10/10 partout ! Je n'ai pas pu la terminer (le goût du beurre, il est délicieux au début, et gras ensuite), mais quel plaisir !

C'était un plaisir d'autant plus grand qu'il y avait toute l'ambiance familiale autour. Je venais de lire la partie du livre de Gérard Apfeldorfer, "Mangez en paix !" sur le fait qu'on se nourrit autant d'amour que de nourriture. Et là, les mots ont eu un fort écho en moi, et ils ont amplifié mon plaisir lors de ce repas. J'étais nourrie d'amour, et les aliments étaient préparés avec un soin visible, on voyait que le traiteur avait de l'amour pour son métier, du respect pour les aliments et ceux à qui il les servait. Tout ça, ça nourrit autant que les calories de la nourriture. Ça incite, comme le dit Apfeldorfer, à se respecter soi-même en les mangeant : en les dégustant, d'une part, et en essayant de s'arrêter à temps pour ne pas atteindre l'inconfort. C'est dommage, pour un produit qui a demandé tant d'efforts, de le gaspiller en se rendant mal.

vendredi 1 novembre 2013

Etape 6 - J'apprends à déguster des aliments très caloriques

31/10/2013
8h30

J'ai terminé mon étape précédente au début des vacances, et j'ai entamé la nouvelle.
C'était une délicieuse étape ! En fait, je l'avais déjà pratiquée, puisque lors de l'apprentissage de la dégustation, j'avais choisi des aliments très caloriques. Certains préfèrent choisir des aliments peu caloriques, pour ne pas se déclencher d'EME. Les aliments caloriques sont un peu tabous. Comme ils ne le sont plus pour moi, depuis le début de la méthode, je les ai réintroduits très vite. Il n'y a que le beurre de cacahuètes que j'évite encore : le dernier pot que j'ai acheté n'a pas eu une assez longue vie et je n'ai pas pu m'empêcher d'en manger en EME. Je réessaierai plus tard.


Le volet 1 consiste à déguster trois aliments très caloriques. J'ai choisi de tout rassembler dans un repas, à un moment où j'avais bien faim.
J'ai donc mis sur des petites assiettes une petite tranche de foie gras (sans pain. Quand les aliments sont mélangés, je n'ai pas le vrai goût, c'est plus complexe, pas toujours facile à démêler), une petite tranche de fromage de brebis affiné, et trois moitiés de chocolat de chez le chocolatier (j'y suis allée juste après le coiffeur, une matinée plaisir !).
En principe, pour la dégustation, il faut de plus petites quantités. Mais quand j'avais parcouru les conseils, pour voir si, puisque je l'avais déjà fait, je pouvais passer cette étape, j'avais lu qu'elle pouvait me servir à explorer le rassasiement spécifique, c'est-à-dire l'affadissement du goût, qui correspond au moment où le corps n'en a plus besoin. Pour percevoir l'affadissement du goût, il faut des quantités un peu plus importantes que pour juste déguster.

Je me suis assez rapidement lassée du foie gras, mais on en avait déjà mangé le soir. Il était délicieux, mais j'ai bien senti l'affadissement du goût.
Le fromage de brebis était un vrai régal, je n'ai commencé qu'à la fin à le trouver "juste salé", sans la complexité réjouissante des premières bouchées.
Les chocolats étaient très décevants. Pas parce qu'ils étaient mal faits, mais parce que je les ai trouvés fades, juste gras et sucrés. Je pense que j'avais ma dose de gras ! Et puis au niveau de la fabrication, ça ne leur ferait pas de mal d'augmenter la teneur en cacao ! La prochaine fois que je retournerai à la boutique, je piocherai dans les plus noirs, pour voir.

En principe, à la fin de l'exercice, on doit jeter ce qui reste. Rien que l'idée, ça me fait presque rire. Mon mari, lui, ça l'a fait bondir, l'idée de jeter du foie gras et du fromage. D'après lui, ça ne vaut que pour les gens qui vivent seuls ! Je n'ai rien jeté. Je pense que ça peut être un excellent exercice pour ne pas être tentée de tout manger, ou quand on a un attachement fort à la nourriture, qu'on a du mal à s'en séparer, mais je n'ai pas été tentée et je n'ai pas eu de mal à m'en séparer. Ça fait une semaine que le foie gras est dans le frigo, on le déguste petit bout par petit bout. Pareil pour le fromage de brebis. Quant aux chocolats, j'en ai regoûté, et bof. Ca ne m'a pas empêchée d'en manger (sans vrai plaisir, d'autant que le goût montre qu'ils vieillissent) en EME. Là, je pourrais facilement les jeter. M'enfin, ce qui reste appartient légalement à mon mari (on est marié sous le régime de la communauté aux acquêts, donc tout ce qui est acheté après notre mariage lui appartient à moitié ! Je n'ai pas pensé à passer chez le notaire pour rédiger un contrat à part pour le chocolat !!!)

samedi 26 octobre 2013

Marché et dégustation

24/10/2013

Ce matin, on est allés au marché. C'est toujours agréable de déambuler entre les étals. Là, on ne cherchait pas de légumes ni de fruits : on trouve du très très bon dans notre ville, pas besoin d'aller au marché pour cela. On cherchait du foie gras, ou du fromage ou du saucisson, ou du pain de seigle tout noir. Moi, je cherchais des churros. J'avais très très envie de churros, et j'avais commencé à avoir faim sur la route. Raté : il n'y en avait pas.

Par contre, il y avait un fromager basque à qui on avait déjà acheté du très très bon fromage. Je m'en souvenais très bien, parce qu'il nous avait fait goûter du fromage affiné, pas affiné, brebis, chèvre, vache, mixte... Je n'avais rien goûté, vu que j'étais au régime, à ce moment-là, que ce n'était pas le temps du repas, et que le fromage n'est pas un légume vert. J'avais juste sniffé tout ce que mon mari avait goûté, et regretté son choix : il n'aime pas le fromage affiné, qui est mon préféré.

Du coup, aujourd'hui, je me suis fait plaisir : j'ai acheté du fromage affiné (et il est délicieux !). Le fromager nous en a fait goûter. J'ai hésité à prendre le (pas si) petit morceau qu'il nous a tendu. Les habitudes ont la vie dure. J'ai fait un petit retour sur moi-même. J'avais faim. J'avais envie de manger ce morceau de fromage... Hop ! Je me suis lancée, et il a enchaîné les morceaux : d'abord du pas affiné, puis de l'affiné... Un véritable régal. Je l'ai dégusté en pleine conscience, sur mon petit nuage de plaisir !

Ensuite, on est allé acheter du foie gras. Le vendeur était sûr de lui : il faisait goûter. Du coup, j'ai mangé mon morceau, en dégustation, pleine conscience, petit nuage. Un délice. Mon mari voulait en prendre trois pots moyens, mais j'ai préféré un petit pot, avec un petit pot de gésiers confits. Comme ça, quand il n'y en aura plus, on pourra en acheter un autre, qui aura un autre goût.

Puis on est passé à l'étal de saucissons, et on a goûté. C'était bon, mais après le foie gras, ça n'était pas un vrai plaisir.

Après, je suis allée voir l'étal de gâteaux. La dame discutait avec une habituée, et elle disait qu'en ce moment, elle n'avait le temps de rien, qu'hier, la préparation de la pâte feuilletée lui avait pris tout son temps. Miam ! De la vraie pâte feuilletée ! J'ai pris un paquet de "tortillons" (je n'ai pas osé demander si je ne pouvais pas ouvrir le sachet du lot pour en acheter juste 2). Là aussi, dégustation, pleine conscience, petit nuage. Un nouveau plaisir, aussi : manger sur un marché, en public (ça me pose un problème, de manger des trucs caloriques en public, surtout hors des heures de repas - encore que là, on s'approchait de midi).

Et pour finir, on a fait un arrêt devant l'étal des pistaches délicieuses, et j'ai acheté des noix de cajou, des noix de macadamia, du gingembre confit (pour une recette) et deux tranches d'ananas, parce que la couleur était magnifique. Arrivée à la voiture, j'avais terminé mon tortillon, j'ai pris un morceau de gingembre. Tout ça, ça m'a fait mon repas, et ça m'a remplie de plaisir !

Cet après-midi, j'ai eu faim. Ca m'a étonnée, parce qu'en principe, je n'ai plus faim l'après-midi, sauf si je saute le repas de midi. Du coup, pour être sûre que ça n'était pas une envie de manger, j'ai fait une séance de 10 minutes de respiration de pleine conscience. Et ensuite, j'ai attendu 15 minutes. Et en fait, la faim a disparu, puis est revenue, plus perceptible. Là, j'ai bien reconnu que c'était de la vraie faim. Faut dire que mon "repas" de marché était petit. J'ai mangé prudemment : une noix de cajou, une de macadamia, et un petit morceau d'ananas confit. La faim a disparu.
Plus tard, elle est revenue. J'avais envie de salé, alors j'ai mangé (toujours prudemment) un morceau de fromage basque.

Là, je sens que la faim n'est pas loin. Je ne sais pas si je pourrais attendre jusqu'à 19h-19h30. J'aimerais bien aller jusque-là, pour goûter le foie gras avec mon mari, et manger un peu de saumon-épinards. J'ai adoré manger en mode grignotage sur le marché, mais j'ai envie de faire un vrai repas, ce soir. Ca brouille un peu les infos, le "repas" de marché. Mais c'était si agréable, si décomplexant ! Ca valait le coup ! Le foie gras attendra ma bonne faim, voilà tout !